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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron met en garde contre une paix qui serait une "capitulation"

Alors qu'un premier entretien a eu lieu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a mis en garde contre une paix qui serait "une capitulation". Pour le président français, seule l'Ukraine peut négocier avec la Russie.

Dans une interview donnée au Financial Times, Emmanuel Macron a mis en garde Donald Trump.

Crédit : YOAN VALAT / POOL / AFP

Nathan Joubioux & AFP

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Les discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur une possible issue de la guerre en Ukraine se poursuivent. Jeudi 13 février, le président américain a assuré que son homologue russe "veut la paix" et a annoncé la tenue d'une réunion à Munich, ce vendredi, réunissant "de hauts responsables de Russie, d'Ukraine et des États-Unis", sans que la Maison-Blanche ne donne plus d'informations.

Une sortie qu'Emmanuel Macron a choisi de modérer. Selon le président français, "une paix qui soit une capitulation" serait "une mauvaise nouvelle pour tout le monde", a-t-il lancé à l'attention du président américain dans une interview donnée au Financial Times, parue ce vendredi. "La seule question à ce stade, c'est “est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à un cessez-le-feu sur cette base-là”", a relevé le chef de l'État français.

Emmanuel Macron a également souligné que "seule" l'Ukraine pouvait "négocier avec la Russie" ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Un point de vue partagé par Volodymyr Zelensky, qui a mis en garde les Occidentaux sur les intentions réelles de Vladimir Poutine et réclamé, avant toute chose, d'"arrêter" la Russie. Pour lui, les réunions entre l'Ukraine et les États-Unis constituent "la priorité". "Et ce n'est qu'après ces réunions, après l'élaboration d'un plan pour arrêter Poutine, que je pense qu'il sera juste de parler aux Russes", a-t-il ajouté.

Car pour le moment, Kiev refuse toute participation à une éventuelle réunion tripartite entre Ukraine, Russie et États-Unis. "Une position commune convenue [avec les alliés de Kiev] doit être sur la table pour une conversation avec les Russes. [...] Pour le moment, il n'y a rien sur la table", a assuré Dmytro Lytvyn, un conseiller du président ukrainien.

Les États-Unis posent leurs lignes rouges

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Dans cette même interview, Emmanuel Macron a également insisté sur la nécessité, pour les Européens, d'être à la table des négociations sur une future architecture de sécurité du continent. "C'est à la communauté internationale, avec un rôle spécifique pour les Européens, de discuter des garanties de sécurité et plus largement des règles de sécurité de toute la région. C'est là que nous avons un rôle à jouer", a-t-il lâché.

Mais le rapprochement opéré par Donald Trump avec Vladimir Poutine inquiète les Européens, qui ont refusé de voir s'ouvrir des négociations sur l'Ukraine dans leur dos. Par la voix du chef du Pentagone Pete Hegseth, plus tôt jeudi à Bruxelles, Washington avait pourtant affirmé que l'ouverture de ces discussions n'était en rien une "trahison" vis-à-vis de l'Ukraine, évoquant "une paix négociée".

Cependant, Européens et Ukrainiens devront prendre en considération les lignes rouges dressées par Washington. Les États-Unis ont martelé qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan n'était pas réaliste, tout comme un retour de ce pays à ses frontières d'avant 2014, c'est-à-dire avec la Crimée, annexée cette année-là par Moscou. Autant d'annonces qui ont provoqué la satisfaction des dirigeants russes.

"Les Russes tentent de prolonger la mentalité post-Yalta, quand une poignée de personnes autour d'une table divisaient le monde" en zones d'influence, a réagi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, en référence à l'accord signé à Yalta en février 1945 entre Roosevelt, Staline et Churchill pour préparer l'après-Seconde Guerre mondiale et se répartir de facto des sphères d'influence. "Nous ne voulons ni Yalta 2, ni Minsk 3", a-t-il ajouté, faisant également référence aux accords de Minsk de 2014 et 2015, qui avaient abouti à un fragile cessez-le-feu sans mettre fin durablement aux affrontements entre l'armée ukrainienne et des séparatistes soutenus par Moscou dans l'est du pays.

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