"Grâce aux adoptions, la Russie transforme les enfants ukrainiens en butin de guerre." Le titre de l'article du New York Times est sans équivoque, à l'image de l'enquête parue dans ses colonnes samedi 22 octobre. Selon le quotidien américain, au printemps dernier et alors que les forces russes assiégeaient la ville ukrainienne de Marioupol, des enfants séparés de leurs parents par la guerre auraient été envoyés par car dans des zones sous contrôle russe. Des milliers d'enfants ukrainiens auraient ainsi été envoyés vers la Russie depuis le début de la guerre afin d'être adoptés. Certains enfants auraient été pris dans des orphelinats et d'autres auraient été séparés de force de leurs parents.
"Ce transfert massif d'enfants est un crime de guerre potentiel", assure le New York Times, qui s'inquiète de "la nationalisation rapide" de ces enfants mise en place par le Kremlin. Et pourtant, dans les médias russes, ces adoptions sont présentées comme une forme de "sauvetage d'enfants abandonnés", à qui l'on offre des ours en peluche ou des téléphones portables selon l'âge, des cadeaux et des vêtements. Ainsi, la commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, aurait déclaré qu'elle avait elle-même adopté un adolescent de Marioupol.
Le New York Times assure par ailleurs que ses enfants sont coupés de leurs liens avec leur famille et avance que certains parents ne pourraient pas récupérer leurs petits pour des "raisons financières", sans toutefois préciser si les autorités russes monnayaient le retour de ces citoyens ukrainiens.
Le nombre exact d'enfants à avoir quitté l'Ukraine pour la Russie n'est toutefois "pas clair", selon nos confrères. L'Ukraine parle de plusieurs milliers d'enfants. Un chiffre qui ne paraît pas démesuré puisqu'en avril dernier, les autorités russes avaient déjà annoncé que plus de 2.000 enfants étaient arrivés sur leur territoire.
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