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Guerre en Ukraine : dans l'enfer de Bakhmout, aux côtés des soldats ukrainiens qui défendent la ville depuis des mois

REPORTAGE RTL - Notre reporter a pu entrer dans la ville de Bakhmout, pilonnée par les Russes depuis des mois. C'est devenu le front le plus actif et le plus meurtrier de cette guerre.

Aucun immeuble n'est épargné par les bombardements à Bakhmout
Crédit : Emilie Baujard
Guerre en Ukraine : dans l'enfer de Bakhmout, aux côtés des soldats ukrainiens qui défendent la ville depuis des mois
00:04:31
Emilie Baujard
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Il n’y a plus qu’une seule route qui mène à Bakhmout. On arrive par l’ouest, depuis une colline qui surplombe la ville. Les rues sont désertes, sous le feu russe en permanence. Les obus tombent partout, tout le temps. Aucun bâtiment n’a été épargné.
C’est un paysage de désolation. Tout a été soufflé par les explosions. La ville est désormais interdite :  seuls les militaires et les journalistes accrédités peuvent entrer.

Nous atteignons le centre-ville de Bakhmout où nous rejoignons des combattants tchétchènes qui se battent aux cotes des Ukrainiens. Ils sont installés à quelques centaines de mètres des positions russes, dans un ancien bâtiment municipal, dont il ne reste plus aucune porte ni fenêtre.

Un combattant dans Bakhmout
Crédit : Emilie Baujard

Ils vivent donc dans le sous-sol où nous rencontrons Islam un sniper, le visage dissimulé par une cagoule. "Ici, c’est très dur. Et je ne parle pas des combats de rue, mais des canons et des chars. Les Russes utilisent énormément d’artillerie et cela peut tomber n’importe où. Vous n’avez même pas le temps de vous mettre à l’abri ou de vous cacher."

Ces soldats se battent à Bakhmout depuis 5 mois, ils connaissent tous les recoins de la ville. Ils nous emmènent dans les rues du centre-ville dévasté. Chaque sortie est périlleuse. Saba donne les consignes : "Allons-y les uns après les autres. Derrière moi, tous en ligne."

Nous avançons dans une rue complètement détruite. Nous devons longer des murs pour rester à l’abri des tirs. Les trottoirs sont recouverts de vitres brisées et de tuiles. Il n'y a aucun bruit à part ceux de nos pas et des explosions, tout près. Nous arrivons rue de la Paix, un carrefour aujourd’hui très dangereux.

"Les Russes sont juste au bout de cette rue", nous montre Saba. "Le moindre véhicule ou la moindre personne qui passe, les Russes les voient immédiatement et ils tirent. Vous voyez les voitures calcinées là ? C’était la semaine dernière. Alors surtout ne traversez pas !"

Les soldats russes sont au bout de cette rue - Bakhmout
Crédit : Emilie Baujard

Une explosion plus proche que les autres fait alors trembler le sol sous nos pieds. Saba crie : "À l’abri !! Vite ! Vlad !! Garde ta position !! Des drones peuvent te repérer !" Nous nous réfugions dans un ancien magasin. Ou plutôt ce qu’il en reste. "Ces bruits d’explosion, ce sont des tirs d’artillerie, des obus, des missiles. Il y a de tout ici", explique le militaire. La règle de sécurité numéro 1 à Bakhmut : ne pas rester trop longtemps dehors, à découvert. Nous repartons vers la base.

Carrefour de la rue de Paix aujourd'hui une rue à portée de tir russe
Crédit : Emilie Baujard

Ils veulent rester discret sur leurs missions

Tout est secret, mais ces combattants avouent du bout des lèvres mener des opérations d’infiltration et de sabotage derrière les lignes ennemies. Islam, le sniper, nous montre son arme automatique. "Vous voyez ce chargeur rempli de balles, je l’ai récupéré sur un Russe après une opération d’infiltration spéciale derrière les lignes."

Nous n’en saurons pas plus. Mais ce qui est sûr, c'est qu’ils sont là pour défendre Bakhmout… à tout prix. Même si face à eux, les soldats russes veulent aussi à tout prix obtenir une victoire. C’est pourquoi ils y envoient autant d’hommes, estime Saba. "Dans les soldats russes, il y a de tout. Il y a des prisonniers envoyés comme de la chair à canon, ils sont envoyés juste pour repérer nos positions, voir d’où on tire. Ils les envoient par 5 ou 10. Et nous, on les tue. Les soldats qui ont déjà fait d’autres guerres, là, ce sont de tueurs professionnels. Ils ont tout l’équipement, toutes les technologies. Il ne faut pas les sous-estimer."

Difficile de dire combien de temps les Ukrainiens pourront encore tenir la ville. Quand nous repartons de Bakhmout, nous croisons quelques civils qui marchent lentement au milieu des ruines, hagards. Certains cherchent de l’eau, d’autres ont l’air totalement perdus, presque fous. Ils seraient encore plusieurs milliers à vivre dans cet enfer, dans les sous-sols de la ville.

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