Barbelés, dispositif anti-drone, brouillage... RTL a visité la prison de Dijon, qui rehausse sa sécurité après l'évasion de deux détenus

Neuf jours après la double évasion de la prison de Dijon, durant laquelle deux détenus avaient scié les barreaux de leurs cellules jeudi 27 novembre, avec une simple lame de scie à métaux sans doute livrée par drone, RTL a pu visiter cette maison d'arrêt, un établissement vétuste qui tente de se relever après cet incident, alors que le plus jeune des fugitifs est toujours en cavale.

C'est une prison marquée, bouleversée, dans laquelle nous pénétrons. Après les contrôles minutieux, les vérifications d'identité, Guillaume Piney, directeur interrégional des services pénitentiaires de Dijon, s'avance. C'est la première fois qu'il prend la parole depuis la double évasion : "Il faut absolument réagir à ces gros accidents dans l'histoire pénitentiaire. L'administration pénitentiaire est une administration qui se veut résiliente et elle doit évidemment le prouver dans ces circonstances très difficiles pour l'ensemble de l'institution".

Pour réagir, des travaux d'urgence ont été opérés. Si le quartier d'isolement et le quartier disciplinaire sont restés fermés lors de notre visite, les barreaux et les pavés en verre transpercés pendant l'évasion sont désormais remplacés par des murs. La directrice de la maison d'arrêt, Ingrid Delabarre, nous emmène d'ailleurs voir l'installation de nouveaux concertinas, ces immenses rouleaux de barbelés agrémentés de lames coupantes.

"L'expérience malheureuse de l'évasion nous permet d'identifier les pistes de faiblesse de l'établissement. Vous pouvez essayer si vous voulez (de vous échapper), mais le concertina qui est installé, ce sont des lames donc c'est un vrai frein", assure-t-elle en pointant l'objet.

Plus de 100 téléphone et une cenaine de kilos de cannabis saisis en trois mois

Sur toutes les fenêtres de la maison d'arrêt, le caillebotis - un grillage - a été changé, étage par étage, comme les barreaux. Mais c'est surtout sur l'intrusion de téléphone, d'objets livrés par drone, que la directrice veut agir, et vite.

"Le dispositif anti-drone sera installé en proximité au rond-point de l'établissement parce qu'il faut qu'on contraigne l'entrée d'objets interdits en détention. Aujourd'hui, ça rentre par les drones et par l'intermédiaire des visiteurs qui viennent au parloir. Il y aura le portique à ondes millimétriques qui sera installé auprès des familles", explique-t-elle.
La "démultiplication des dispositifs de brouillage" et la possibilité de "faire des opérations de fouilles pour cibler les personnes détenues qui sont détenteurs réguliers de téléphones" sont d'autres moyens employés.

Au total, le ministère de la Justice va dépenser pour tous ces dispositifs plus de 6,5 millions d'euros, le tout renforcé par des fouilles. Chaque jour ici, les agents confisquent des portables, plus de 100 téléphones saisis en trois mois, ainsi qu'une centaine de kilos de cannabis.

Pour rappel, un des deux détenus a été retrouvé environ 24 heures après son évasion à 70 kilomètres de Dijon. L'autre fugitif de 19 ans, incarcéré pour tentative d'assassinat pour avoir accepté un contrat de tueur à gages en octobre 2024, a un casier judiciaire lourdement chargé est potentiellement "dangereux", d'après le procureur de Montbéliard.

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