Le sujet du jour. L'acteur Sean Penn, dans le bureau présidentiel de Kiev, qui confie son Oscar à Volodymyr Zelensky, et ce dernier qui répète comme un mantra : "Nous devons gagner". Superpower, c’est le titre du film sur la guerre en Ukraine que Sean Penn vient de présenter au festival de Berlin. Zelensky est désormais héros d’un film hollywoodien, le visage médiatique de la résistance. Le chef d’État s'est surtout transformé en chef de guerre.
En Occident, on connaît principalement la figure de Zelensky, mais il y a aussi un autre héros que les Ukrainiens portent aux nues, c'est le chef ukrainien des armées, Valeri Zaloujny. C'est lui le véritable chef de guerre.
Pourquoi on en parle ? Est-ce que toute la résistance ne repose pas sur Zelensky ? Sa cote de popularité s'effrite-t-elle sous l'effet de la guerre, des morts ? Y a-t-il encore une opposition politique en Ukraine ?
Analyse. "Zelensky a quitté quelque part ses habits de chef d’État pour se présenter dans un certain nombre d’arènes internationales et européennes avec ses habits kakis. Il reste un chef d’État, qui reste responsable devant ses citoyens. Il défend l’État ukrainien qui est lui-même menacé, et à ce titre, il reste garant des institutions politiques", explique Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Bourgogne, spécialiste de l’Ukraine et de la Biélorussie et autrice de L'Ukraine: de l'indépendance à la guerre, aux éditions du Cavalier Bleu.