"Il y a un an, pour assurer notre sécurité, nous avons lancé une opération militaire spéciale en Ukraine. Nous allons atteindre pas à pas et méthodiquement nos objectifs chiffrés". Voici les mots de Vladimir Poutine, face aux parlementaires russes et aux officiers de l'armée, ce mardi 21 février lors de son discours annuel à la nation. Plus de deux heures de discours et une phrase qui résume à elle seule la stratégie de Vladimir Poutine après presque un an de guerre en Ukraine : il promet de continuer "soigneusement et méthodiquement" cette offensive.
Malgré les difficultés sur le terrain dont évidemment il n'a pas parlé, Poutine ne bouge pas sur ses objectifs et sur les raisons de cette opération spéciale. La Russie est menacée par l'Occident, elle doit se défendre et la rhétorique est toujours la même : Le Donbass est Russe, il faut regagner ces territoires, la mer d'Azov est une mer intérieure, donc l'opération spéciale va se poursuivre.
Mais Poutine rappelle la puissance de son pays, l'invincibilité de la Russie. D'ailleurs, pas une fois il ne parle de possibles négociations, d'une possible fin de conflit... La Russie ira jusqu'au bout. En revanche, le président russe n'a pas dit un mot sur les pertes colossales subies par son armée.
Ce discours de Vladimir Poutine n'était pas un discours stratégique ou militaire. On pouvait s'attendre à des annonces, par exemple sur la mobilisation de nouveaux hommes pour aller sur le front ou de la loi martiale, mais rien. Vladimir Poutine a plutôt fait des remarques générales, présenté sa vision du monde dans une espèce de cours magistral. Mais plus concrètement, on sait que sur le terrain, des rumeurs annoncent que la Russie se préparerait à une nouvelle offensive.
Vladimir Poutine l'a rappelé dans son discours : toute l'économie russe est tendue vers ça. C'est une économie de guerre, clairement. Ce discours ne permet pas d'avoir de nouveaux éléments sur la stratégie russe, il a simplement rappelé que l'Occident se trompait s'il pensait qu'à un moment il réussirait à vaincre les Russes sur le champ de bataille.
Ce qu'on entend dans son discours, c'est que l'ennemi n'est plus seulement l'Ukraine, c'est l'Occident au sens large et son mode de vie. Derrière l'Ukraine, il y a les États-Unis, qu'il identifie et cite. C'est le modèle occidental derrière les États-Unis qui est visé parce qu'il le qualifie d'anti-modèle. "L'Occident où la pédophilie est devenue la norme et où la démocratie engendre désobéissance et désordre", voici ses mots.