Depuis le début du conflit, la capitale Kiev est encerclée par l'armée russe et dans l'attente d'un assaut. Notre envoyée spéciale Émilie Baujard raconte le quotidien des habitants de Kiev.
"Ce qui me surprend le plus, c'est le calme des habitants, explique-t-elle. Leur combativité et malgré l'horreur de ce qu'il se passe en Ukraine, les gens ont le sourire aux lèvres. On a aussi parfois l'impression qu'ils ne se rendent pas compte que les soldats russes sont à moins de vingt kilomètres. Et peut-être que ces soldats russes seront un jour place Maïdan.
Les habitants ne vivent pas normalement, puisque les gens ne sortent plus dans la rue et c'est ça qui impactent le plus les Ukrainiens dans leur vie quotidienne. Ile ne sortent plus que pour faire les courses. Mais sinon, il n'y a personne dans les rues, tout le monde vit chez soi.
Puis, il y a les sirènes d'alerte qui retentissent beaucoup depuis lundi et c'est une source de stress pour les habitants. C'est d'ailleurs une des raisons qui expliquent pourquoi beaucoup d'habitants dorment dans le métro. Ils veulent éviter d'entendre cette sirène, car le bruit est tellement fort et angoissant.
Dès qu'on entend les sirènes, elle annoncent qu'il peut y avoir un potentiel danger. Dans les premiers jours de la guerre, tout le monde descendait dans les abris et dans les caves. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, car elles retentissent toutes les 3-4 heures. Mais depuis 24h, on a clairement entendu des explosions dans la ville, donc je pense que les gens vont redescendre dans le métro.
Le métro, il y a une ligne principale, la ligne bleue, qui a été construite comme un abri anti-aérien. Elle fonctionne encore, de manière très restreinte, puisque des gens dorment dedans, mais elle est en circulation.
Comme ces stations avaient été pensées comme abri anti-aérien, elles sont équipées, c'est-à-dire qu'elles sont enterrées très profondément dans le sol, sont ventilées, reliées à l'eau chaude et froide et il y a des toilettes. Les familles s'y sont installées avec des matelas, des tables et des chaises, alors ce n'est pas le confort, mais il y a des points d'accès à l'eau notamment pour les enfants et les habitants ramènent de la nourriture.
Les magasins ne sont pas vides. En revanche, certaines étagères sont vides. Les approvisionnements se font encore par toutes les routes du sud de Kiev, par contre des produits n'arrivent plus, mais il est encore possible de faire des courses. Un des supermarchés nous confiait pouvoir tenir trois semaines sans être ravitaillé.
Les habitants essaient de se rendre en utile. Ils essaient de faire à manger ou de tricoter des couvertures pour les soldats. Chacun s'organise autour de l'effort de guerre. Il ne faut pas oublier que les hommes qui n'ont pas le droit de sortir du territoire, continuent à être appeler par la défense territoriale, donc ça veut dire que l'armée ukrainienne a encore besoin d'hommes.
Concrètement, de nouvelles personnes sont appelées tous les jours pour aller combattre et ça commence à peser sur le moral des familles.
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