Sur l'ensemble des points frontaliers, les autorités polonaises ont annoncé avoir déjà laissé passer 115.000 personnes depuis le début du conflit, mais ils sont encore des dizaines de milliers à attendre des heures côté ukrainien, en grande majorité, des femmes et des enfants. D’autres ont décidé de faire le chemin inverse, des hommes qui ont entendu l’appel à la mobilisation générale et sont prêts à partir défendre leur pays.
Il fait nuit noire sur le chemin depuis le poste frontière, certains ont prévu des lampes frontales, d'autres s'aventurent dans la boue à la lumière des étoiles. Les familles continuent d'arriver, un flux qui ne semble jamais s'arrêter. Katarina porte sur les épaules son petit garçon de 6 ans. Elle retrouve enfin son père après un périple de plus de 24 heures. "Le voyage a été dur, il fait un froid glacial. On a dormi dans la voiture, puis on a fini le trajet à pieds. Je crois qu'il n'existe pas de mot dans le dictionnaire pour dire ce que je ressens. Je ne sais pas à quoi va ressembler notre vie dans les jours, dans les mois, dans les années qui viennent", nous dit-elle.
La traversée se fait au compte gouttes au poste frontière, tant les files d'attente s'allongent du côté ukrainien. De l'autre côté des barrières et des grilles, il faut parfois près de 20 heures juste pour faire ces quelques mètres. Les hommes qui parviennent en Pologne ne sont que des étrangers. Tous les Ukrainiens de 18 à 60 ans sont priés de rester au pays pour se battre.
Mila a donc laissé son fils à Kiev derrière elle. Cette grand-mère de 70 ans, s'est enroulée dans une immense couverture. Sa fille, sa belle-fille et ses deux petits-enfants sont allés piocher dans les montagnes de bouteilles d'eau qui viennent d'être déposées par des jeunes polonais sur le talus. La famille n'a pris que l'essentiel et l'essentiel dans ces quelques minutes où il a fallu laisser sa vie derrière soi, cela a été d'abord le lapin en peluche de la petite.
"On a une valise à roulettes et de gros sacs plastique, avec surtout des affaires pour les enfants, des papiers et quelques photos. Poutine a brisé nos vies en un claquement de doigts, mais nous sommes fiers comme notre président Zelensky, qui est resté dans la capitale", explique-t-elle.
Au poste frontière, il y a d'ailleurs un peu de mouvement dans l'autre sens, direction l'Ukraine. Andrey et Ivan marchent d'un pas pressé, de gros sacs kaki sur le dos. Ils ont entendu l'appel à la mobilisation générale. Il y a encore quelques jours, ils étaient ingénieurs en mécanique dans une vie où la guerre n'existait pas.
"Nous étions ici, en Pologne, pour gagner de l'argent, pour espérer construire un jour, une meilleure Ukraine, participer à son développement. Mais aujourd'hui, nous sommes prêts à prendre les armes. Bien sûr que nous avons peur, mais notre cœur nous dit de retourner au pays", témoignent-ils.
Difficile de dire combien de réfugiés attendent encore à quelques centaines de mètres de nous, côté ukrainien. Mais ce qui est sûr, répètent les proches qui patientent, c'est que ce flot n'est pas près de tarir.
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