Malgré la persistance de plusieurs points de blocage, les récentes discussions entre Israël et le Hamas permettent d'espérer qu'un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages soit conclu, peut-être même avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain.
Le président-élu états-unien ne serait d'ailleurs pas étranger à ces récentes avancées. Plusieurs diplomates indiquent que ses récentes menaces dans le cas où tous les otages détenus à Gaza ne seraient pas libérés avant son retour à la tête des États-Unis ont eu un effet. "Les négociations en cours ont permis de résoudre la plupart des points de désaccord", a déclaré ce mercredi 18 décembre un responsable du Hamas, évoquant une "finalisation des détails" au Qatar.
Les États-Unis ont même déclaré leur "optimisme prudent" quant à la possibilité d'un tel accord. "Le Hamas est maintenant plus flexible. Ce sont les responsables du mouvement de la diaspora qui mènent les négociations, et ils sont beaucoup plus pragmatiques" que les responsables du mouvement à Gaza, a indiqué une source diplomatique, jugeant le Hamas affaibli après plus d'une année de guerre marquée par la mort de plusieurs de ses principaux chefs tués à Gaza ou assassinés au Liban ou en Iran.
Le mouvement palestinien a également perdu le soutien du Hezbollah, qui entretenait un front contre Israël à sa frontière nord, depuis la trêve entrée en vigueur fin novembre entre le mouvement islamiste libanais et Israël. Selon un diplomate, cela pousserait le Hamas à vouloir un accord "avant la fin de l'année".
Si un accord venait à être signé, il pourrait se dérouler en trois étapes, selon des responsables du Hamas, comme cela avait déjà été précédemment discuté.
La première phase, de six semaines, permettrait la libération de civils et de soldats israéliens en échange de "centaines de prisonniers palestiniens". Selon les mêmes sources, Israël retirerait du couloir de Philadelphie, cette bande de terre contrôlée par Tsahal le long de la frontière entre Gaza et l'Égypte, ses forces situées à "l'ouest du poste-frontière de Rafah". Les forces israéliennes se "retireraient également partiellement" du corridor de Netzarim, autre axe contrôlé par l'armée israélienne et coupant la bande de Gaza d'est en ouest. Elles quitteraient aussi "progressivement" les centres urbains et les camps de réfugiés de la bande de Gaza. Enfin, cette première phase verrait le retour progressif des habitants déplacés de la ville de Gaza et du nord du territoire, sous la supervision de l'armée israélienne.
Une deuxième phase conduirait à la libération des soldats israéliens en échange d'"un certain nombre" de prisonniers palestiniens, "dont au moins cent condamnés à des peines longues". Durant cette phase, Israël achèverait son retrait militaire mais maintiendrait des forces dans les zones frontalières à l'est et au nord de Gaza-ville.
Enfin, lors de la dernière phase de cet accord, "la guerre serait officiellement déclarée terminée", et les efforts de reconstruction commenceraient. Le Hamas souhaite également la réouverture des points de passage, notamment celui de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, qui "serait confié à l'Autorité palestinienne, en coordination avec l'Égypte et l'Union européenne, conformément à l'accord de 2005", ce que plusieurs sources diplomatiques jugent compliqué, voire impossible.
Cependant, rien de tout cela n'est confirmé à ce stade du côté israélien. "Moins on en dit, mieux c'est", a déclaré un porte-parole du gouvernement israélien, refusant tout commentaire.
Car la signature d'un cessez-le-feu est loin d'être acquise et ce malgré des efforts diplomatiques intenses. Jusque-là, le point d'achoppement principal des négociations portait sur le caractère permanent ou non du cessez-le-feu.
Si le Hamas communique, de nombreuses interrogations demeurent sur ce qu'Israël est prêt à accepter comme calendrier précis de retrait de ses troupes de Gaza, ou sur l'avenir des zones du territoire palestinien désormais transformées en périmètres militarisés par l'armée. Et les déclarations du Hamas semblent aujourd'hui en contradiction avec certaines positions israéliennes, comme les déclarations répétées de Benjamin Netanyahu s'opposant à un retrait des troupes israéliennes du corridor de Philadelphie.
Par ailleurs, si un cadre du Hamas assure que "l'Égypte, le Qatar, la Turquie, les Nations unies et les États-Unis seront les garants de l'application de l'accord", aucun de ces acteurs ne l'a confirmé.
Quant à la gouvernance de Gaza après la guerre, elle fait encore largement débat, y compris au sein de la classe dirigeante palestinienne.
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