Gaza : une frappe israélienne tue trois collaborateurs de l'ONG World Central Kitchen, qui suspend ses activités

L'ONG World Central Kitchen a annoncé suspendre ses activités après la mort dans une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza de trois de ses collaborateurs, dont l'armée israélienne accuse l'un d'eux d'avoir participé à l'attaque du 7-Octobre.

Trois collaborateurs de l'ONG World Central Kitchen ont été tués dans une frappe israélienne.

Crédit : BASHAR TALEB / AFP

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Trois collaborateurs de l'ONG états-unienne World Central Kitchen (WCK) ont été tués par une frappe israélienne alors qu'ils se trouvaient dans une voiture dans le nord-est de Khan Younès, dans la bande de Gaza, samedi 30 novembre. Suite à cette frappe, WCK a annoncé suspendre ses activités dans le territoire palestinien.

De son côté, l'armée israélienne affirme que l'un des collaborateurs de l'ONG tués est un "terroriste" qui "s'est infiltré en Israël et a participé au massacre du 7 octobre dans le Kibboutz Nir Oz", tout proche de la bande de Gaza. L'armée assure avoir "ciblé", "sur la base d'informations fiables", le véhicule dans lequel il circulait après l'avoir "surveillé pendant un certain temps". Tsahal a également confirmé qu'il travaillait pour World Central Kitchen.

Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, a indiqué que deux autres personnes ont été tuées dans cette frappe.

Frappe sur une voiture banalisée

Un témoin de l'attaque a assuré à l'AFP que la voiture roulait "derrière le convoi du Programme alimentaire mondial" lorsqu'elle a été ciblée. La Défense civile précise que la voiture était identifiable aux couleurs de WCK, ce que l'ONG a démenti, indiquant que "[son] logo n'était pas sur la voiture".

L'armée israélienne a, elle, affirmé que la voiture visée était "un véhicule civil banalisé" et que son déplacement n'avait pas été coordonné dans le transport de l'aide.

Samedi, l'armée israélienne a indiqué qu'"à la suite de [l']incident", les autorités avaient demandé à la communauté internationale ainsi qu'à l'administration de WCK de "clarifier" la situation et de procéder à "un examen urgent" sur des employés qui ont pris part, selon elle, aux attaques du 7 octobre 2023. WCK a répondu qu'elle "ne savait pas qu'une personne à bord du véhicule" samedi "avait des liens présumés avec l'attaque du Hamas du 7 octobre".

Israël a formulé des critiques similaires à l'encontre de certains employés de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza.

Au moins 333 humanitaires tués à Gaza

Vendredi, l'ONG détaillait sur un réseau social le travail réalisé avec une boulangerie du sud de Gaza pour fournir 23.000 pains par jour dans un territoire ravagé par plus d'un an de guerre et menacé de famine, selon l'ONU.

Mais ce n'est pas la première fois que l'ONG est visée par des frappes israéliennes. Le 1er avril dernier, sept travailleurs humanitaires de l'organisation fondée par le célèbre cuisinier José Andrés sont morts alors qu'ils se trouvaient dans un convoi dans la bande de Gaza. L'armée israélienne a reconnu une série d'erreurs à divers échelons. Le 28 avril, l'ONG, dont le siège est à Washington, avait annoncé reprendre ses opérations dans la bande de Gaza.

Depuis le début de la guerre, au moins 333 travailleurs humanitaires ont été tués dans la bande de Gaza, selon des chiffres communiqués le 22 novembre par l'ONU. La semaine précédente, le secrétaire d'État états-unien Antony Blinken avait appelé à la protection des travailleurs humanitaires après la mort d'employés de l'ONU à Gaza et a déclaré qu'un cessez-le-feu soutenu par les États-Unis était le meilleur moyen d'assurer leur sécurité.

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