L'enquête parlementaire menée dans le cadre de la procédure de destitution de Donald Trump se poursuit. Un nouveau témoignage a été révélé ce mardi 5 novembre : il s'agit de celui de Gordon Sondland, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, et proche du président américain.
Gordon Sondland a admis avoir conditionné une aide militaire destinée à l'Ukraine à l'ouverture d'une enquête sur l'un des rivaux démocrates de Donald Trump, Joe Biden.
Face aux démocrates qui mènent l'enquête à la Chambre des représentants, l'ambassadeur américain a déclaré avoir expliqué à un proche conseiller du président ukrainien Volodomyr Zelensky que cette enveloppe d'aide militaire ne serait "sans doute" pas débloquée tant que l'Ukraine n'annoncerait pas publiquement qu'elle allait enquêter sur les affaires des Biden dans le pays.
"Je me souviens maintenant avoir parlé individuellement avec Andreï Yermak pour lui dire que la reprise de l'aide américaine n'arriverait sans doute pas jusqu'à ce que l'Ukraine fournisse une déclaration publique contre la corruption dont nous parlions depuis de nombreuses semaines", a-t-il précisé.
"J'ai présumé que la suspension de l'aide avait été liée
à une déclaration suggérée (par des proches de Donald Trump) contre la
corruption" et qui mentionnerait l'entreprise employant Hunter Biden, le
fils de Joe Biden, a-t-il déclaré. "J'ai compris peu après que cette
déclaration devrait venir du président Zelensky lui-même", a ajouté le
diplomate.
Aux enquêteurs parlementaires qui lui demandaient si la requête faite à l'Ukraine d'enquêter sur les Biden, et donc d'impliquer Kiev dans la campagne présidentielle américaine de 2020 pouvait être "illégale", Gordon Sondland a répondu: "Je ne suis pas avocat mais je le suppose".
Riche professionnel du secteur hôtelier, Gordon Sondland a contribué à financer la campagne et la cérémonie d'investiture de Donald Trump, dont il est devenu proche.
Convaincus de tenir la preuve d'un "abus de pouvoir" du président avec les pressions exercées sur Kiev, les démocrates ont engagé le 24 septembre cette enquête à la Chambre, où ils sont majoritaires. Les républicains contrôlent le Sénat, qui serait ensuite chargé de rendre son verdict sur une destitution de Donald Trump.