Après l’attentat antisémite à Pittsburgh et l’affaire des colis piégés, Donald Trump s’agace dans un tweet d’être "accusé" de nourrir "la division et la haine" qui selon lui "existe depuis si longtemps dans le pays".
Il est vrai que les divisions de l’Amérique ne datent pas de son entrée en politique, et Trump en est le symptôme plutôt que la cause. C’est d’ailleurs parce qu’il a su habilement exploiter les fractures de l’Amérique qu’il est devenu président. Il gouverne d'ailleurs en montant une Amérique contre une autre, tribu contre tribu, plutôt qu’en essayant de rassembler ce pays où dans de nombreuses familles, les gens ne se parlent plus à cause de la politique et du climat toxique dans lequel nous vivons ici.
Certains parlent même d’une "guerre civile froide". Expression créée par Steve Schmidt, ancien directeur de campagne du républicain John McCain en 2008, contre Obama.
Guerre civile, Civil War : c’est comme cela que les Américains appellent la guerre de Sécession, qui s'est déroulée dans les années 1860, l’affrontement entre le Nord et le Sud, pour ou contre l’abolition de l’esclavage. On ne peut pas bien comprendre les États-Unis si on ne revient pas à cette guerre civile dont il reste des traces aujourd’hui.
Mais cette nouvelle guerre civile est froide, comme la Guerre Froide, car il y a comme un équilibre de la terreur, pas de guerre frontale, mais des poussées de fièvre. Et Schmidt accuse Trump d’attiser cette "guerre civile froide" par ses mots notamment.
On pourrait parler de ses incitations à la violence, des clins d’œil aux instincts racistes et aux théories complotistes, de son narcissisme victimaire. Mais ça passe par les mots. Les Mexicains sont des "violeurs", les journalistes les "ennemis du peuple", les démocrates sont des "crapules" à enfermer.
Prenons un seul exemple : ses mensonges quotidiens. Le Washington Post tient les comptes, on est plus très loin de 6.000 mensonges depuis son investiture, et le rythme s’accélère, les premiers mois c’était quatre en moyenne par jour, aujourd’hui c’est neuf par jour.
On ne parle pas de petites exagérations, mais des contrevérités qui brouillent chaque jour un peu plus la réalité. En démocratie on peut se disputer, mais il faut être d’accord sur quelques faits autour desquels on se dispute. Ces mensonges sont ensuite martelés, exagérés, glorifiés par certaines émissions de FOX News, par des animateurs radio conservateurs très écoutés, par des sites populistes, ce qui alimente encore Trump.
De fait, des millions d’Américains vivent dans une réalité parallèle, ne s’informent plus sur les médias "mainstream", comme dit Trump, car, à l’entendre, ils ne disent que du mal de lui et ce ne sont donc que des "fake news".
Comment s’étonner ensuite que ses partisans lui pardonnent tout et adhèrent parfois à des théories conspirationnistes dangereuses ? Trump est le plus grand démagogue de l’histoire américaine écrit Steve Schmidt. "Attiser la haine et fracturer le peuple américain va entraîner de terribles conséquences : une violence partisane ou sectaire."
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