C’est le premier acte significatif du nouveau président Joe Biden : 1.900 milliards de dollars, 1.600 milliards d’euros, pour soutenir l’économie. Un gigantesque plan de relance a été voté mercredi 10 mars au soir par la Chambre des Représentants des États-Unis.
Presque tous les ménages du pays vont recevoir un chèque de 1.200 euros, à dépenser. L’allocation chômage de mille euros par mois est prolongée. Et figurent aussi dans ce plan des aides énormes pour les écoles et les facs, pour les gouvernements locaux, pour la vaccination et le test des populations.
Un plan de relance avait déjà été lancé tout récemment : 900 milliards juste avant Noël. Et 2.300 milliards débloqués par Donald Trump, lorsque l’épidémie a frappé, il y a un an. Au total, la stimulation de l’économie américaine sur un an se monte à 5.100 milliards de dollars, ça fait 23% du PIB. A titre de comparaison, en France, un pays qui dépense quand même beaucoup et facilement, nous sommes plutôt à 10% du PIB. Moins de deux fois moins !
Bon avec tout ça l’économie des États-Unis va décoller. On peut même se demander si elle ne va pas surchauffer. En clair, ce plan risque de mettre de l’essence sur le barbecue. Parce que la reprise est déjà là. Avant même ce plan, les États-Unis devaient retrouver le niveau d’activité d’avant l’épidémie à la mi-2021, c'est-à-dire dans quelques semaines… Alors que ce n’est prévu en Europe qu’à la fin 2022.
Le mois dernier, les États-Unis ont recréé 380.000 emplois, et le taux de chômage est redescendu à 6,1%. Et le problème, c’est que ce plan est constitué pour beaucoup d’aides à la consommation, et non pas d’investissement. Le résultat vraisemblable, c’est le creusement du déficit commercial américain, en particulier avec la Chine, qui vend aux États-Unis beaucoup de produits de consommation. Les Chinois vont figurer dans les premiers rangs des bénéficiaires de ce plan de relance. Pas très utile sur le long terme.
Jusqu’ici, les milliers de milliards injectés dans l’économie par Donald Trump provenaient d’une seule origine : le déficit, c’est-à-dire le creusement de la dette. Il y a toutes chances pour que les milliards de Joe Biden soient puisés à la même source. Or, la dette publique américaine est aujourd’hui du même niveau, en pourcentage de la richesse nationale, qu’au sortir de la Seconde guerre mondiale, selon les chiffres du Congrès. C’est même davantage si l’on se fie au FMI, qui pronostique qu’elle atteindra près de 140% du PIB en 2025, du même ordre que la France. Du coup, le débat sur la hausse des impôts réapparaît.
Ce sont les revenus des plus riches qui seraient davantage taxés, et surtout sur les bénéfices des entreprises, des prélèvements qui avait fortement baissé avec Donald Trump. C’est le second pays important qui projette d’augmenter les impôts sur les entreprises, avec le Royaume-Uni. Deux pays, États-Unis et Angleterre, qui avaient initié le grand cycle de baisse des impôts des entreprises il y a quarante ans. Deux pays toujours précurseurs, qui avaient été imités par le monde entier dans les années qui suivirent. Deux pays qui aujourd’hui, font marche arrière… Comme si un nouveau cycle fiscal, de hausse celui-ci, avait commencé avec la crise Covid.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte