La résidence de Mar-a-Lago, située à Palm Beach, en Floride, connaît des déboires. Ce club privé luxueux et "très sélect", appartenant à Donald Trump, a été déserté par de nombreux membres depuis quelques jours, rapporte le journaliste américain Laurence Leamer, auteur d’un livre sur les lieux, à la chaîne de télévision américaine MSNBC. 58 chambres, 33 salles de bain, 2 piscines, 5 courts de tennis et un golf... Pourtant les installations de ce site font rêver. Plusieurs raisons expliquent cet exode.
Le retour sur place de l'ancien dirigeant a mis à mal un atout précieux pour les adeptes du club "huppé" : la discrétion. De fait, Donald Trump s'est réinstallé à Mar-a-Lago depuis l'investiture de son successeur Joe Biden, le 20 janvier dernier, provoquant un afflux de partisans au passage du cortège qui l'amenait de l'aéroport à Mar-a-Lago.
Par ailleurs, le milliardaire s'est souvent rendu au club pendant son mandat : il y a même reçu l'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe. De quoi donner "un certain prestige" au lieu, précise la chaîne CNN. Puis le départ de Donald Trump de la Maison Blanche aurait fait perdre de l'intérêt au site. Et pour couronner le tout, certains membres seraient déçus de la qualité des services offerts sur place.
Enfin, la perte de popularité de Donald Trump a également joué un rôle important pour certains adeptes du club, détaille le magasine Business Insider : "Des membres ne veulent rien avoir à faire avec Donald Trump. Beaucoup d'entre eux n'y vont pas très souvent parce que c'est un endroit très décourageant. C'est un endroit triste où traîne Donald Trump. Ce n'est plus ce que c'était. Ils s'éloignent de lui. Même ici, les gens ne l'aiment pas", déclare Laurence Leamer sur la chaîne MSNBC.
Un exode qui pourrait coûter cher à Donald Trump. Plusieurs membres sont allés jusqu'à payer 164.000 euros pour avoir le droit d'accéder au club (qui comptait 500 inscrits en 2017) à l'époque où il présidait encore la première puissance mondiale. De plus, les charges annuelles sont colossales pour entretenir la luxueuse propriété.
Enfin, des questions juridiques viennent s'ajouter à la polémique. Les voisins ont d'ores et déjà engagé des poursuites judiciaires pour tenter "d'empêcher son établissement permanent". Ces derniers ont envoyé une lettre secrète aux autorités de Palm Beach et aux Secret Service américain : ils expliquent que Donald Trump n'a aucun droit légal de vivre à Mar-a-Lago à plein temps.
Selon un accord conclu entre la municipalité et l'homme d'affaires en 1993, les membres du club ne peuvent pas passer plus de 21 jours par an dans la propriété. Donald Trump, propriétaire des lieux, est-il aussi soumis à ces règles ? D'après le Washington Post, les autorités devraient l'informer qu'il n'a pas l'autorisation de résider de façon permanente à Mar-a-Lago. Objectif : éviter une "situation embarrassante" qui aboutirait à son expulsion.