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Environnement : l'évologie, quand l'activité humaine fait apparaître des espèces

Pour survivre à l'activité humaine, certaines espèces évoluent génétiquement. Un phénomène étudié par l'évologie.

Un milan royal, une des espèces concernées par l'évologie (illustration)
Un milan royal, une des espèces concernées par l'évologie (illustration)
Crédit : JENS KALAENE / DPA-ZENTRALBILD / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
Environnement : l'évologie, quand l'activité humaine fait apparaître des espèces
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Isabelle Choquet - édité par Florine Boukhelifa
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Les Hommes sont généralement mis en cause lorsqu'une espèce est en voie de disparition ou d'extinction de masse. Pourtant, dans son numéro de décembre 2020, Sciences et Avenir explique que l'activité humaine fait aussi apparaître de nouvelles espèces. Un phénomène étudié par l'évologie, contraction des mots "évolution" et "écologie". 
 
Le milan des marais des Everglades, en Floride, est un parfait exemple. Cette espèce se nourrissait presque exclusivement avec un mollusque d’eau douce vieux de deux millions d’années. Cependant, le drainage des canaux et la pollution ont peu à peu restreint le garde-manger. L’inquiétude est même montée d’un cran en 2007 avec l’invasion d’escargots géants d’eau douce, relâchés dans la nature par des vendeurs d’animaux tropicaux.

Ce sont des envahisseurs increvables. Ils résistent à l’assèchement, aux inondations et aux produits chimiques. Surtout, ils sont deux à cinq fois plus gros que les escargots du coin, et leur coquille peut atteindre 15 centimètres de diamètre. Au début, les jeunes milans ne parviennent pas à attraper ces grosses bestioles, leur bec est trop petit. Alors que les observateurs prédisaient la fin du milan des marais, l'inverse s'est produit.

Évoluer génétiquement pour pouvoir survivre

Partout où l’escargot exotique prospère, les populations de milans augmentent. Les chercheurs pensent d'abord que les jeunes rapaces ont appris à se débrouiller avec des proies plus costauds. Puis, l'un d'eux suggère que les milans se sont peut-être adaptés, avec de plus gros becs. Après onze ans d'analyse de données morphologiques, les chiffres lui donnent raison. 

Les oisillons grandissent et grossissent plus vite chaque année, surtout du bec, "jusqu’à 2 mm de plus, soit une augmentation de 9 %."  Les chercheurs soupçonnent une modification génétique, un vrai changement évolutif sur le long terme. Une réponse aux invasions à un rythme beaucoup plus rapide que d'habitude.

Cependant, prouver une évolution n'est pas si simple. Pour en avoir le cœur net, un biologiste du Texas a introduit en 1995 le lézard brun cubain dans de petites îles où le lézard vert coulait des jours tranquilles. La rencontre est stressante. Les lézards bruns sont redoutables, ils envahissent, ils dévorent. Les lézards verts en sont réduits à se percher plus haut dans les arbres. Plus haut, les branches sont plus minces, elles ploient. Pourtant, ils échappent à la dégringolade.

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