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Illustration d'un soldat ukrainien dans la région de Lougansk, en février 2022
Crédit : Aris Messinis / AFP
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Selon le président ukrainien, 20.000 étrangers auraient rejoint la légion internationale pour se battre en Ukraine au début de la guerre. Un chiffre difficilement vérifiable. Mais on sait que quelques dizaines de Français ont combattu ou combattent encore en Ukraine.
Selon les informations de RTL, ils sont une vingtaine à se battre aux côtés de l'armée ukrainienne. Mi-décembre, RTL vous révélait qu'un Français avait été blessé dans le Donbass et qu'il demandait son rapatriement. Il est désormais hospitalisé en France à Strasbourg.
À 32 ans, Maxime a passé plusieurs mois en Ukraine sur la ligne de front. "Je me suis retrouvé en contact direct avec les Russes, en missions de reconnaissance", explique-t-il à RTL. "Je suis fier de ce qu'on a fait, on a libéré pleins de villages, des gens pleuraient dans nos bras, on a vu des gens reconnaissants de redevenir Ukrainiens. Ils nous considèrent comme des héros alors qu'on fait juste la guerre, on est juste là pour essayer de changer les choses comme on peut".
Maxime, 32 ans, blessé en Ukraine. Il a été amputé en France.
Crédit : Dimitri Rahmelow
Maxime et son bataillon international de 21 hommes ont participé à la contre-offensive autour de Kharkiv. Ils ont repris de nombreux villages mais fin novembre, le jeune Français saute sur une mine près de Lougansk.
"On se retrouve dans un petit sous-bois avec des feuilles partout qui étaient tombées la veille", raconte-t-il. "Donc le sol était jonché de feuilles et on ne voyait rien. Je passe en premier et je saute sur une mine. Je me retrouve à terre. Un Américain a voulu me porter secours mais il a lui aussi sauté sur une mine. Je n'ai pas bougé. On a attendu 20 minutes que les démineurs viennent nous récupérer et nous évacuer".
Le combattant américain meurt dans le blindé qui les évacue. Maxime est grièvement blessé à la jambe gauche. Il est transporté dans un hôpital à Kharkiv où il est opéré cinq fois, puis à Kiev. Il est finalement rapatrié en France mi-décembre où il a été amputé du pied gauche il y a quelques jours. Mais il assure qu'il sera de nouveau opérationnel pour repartir en Ukraine.
Maxime n'a aucun lien avec l'Ukraine. Au début de la guerre, il est serveur dans un restaurant en France. Mais comme beaucoup d'autres Français partis en Ukraine, il invoque sa volonté de défendre l'Europe, de ne pas rester les bras croisés. "J'avais vu l'appel du président ukrainien et toutes les images à la télé des civils blessés ou morts. Et je me suis dis, je ne peux pas rester à la maison à ne rien faire, à regarder ce conflit. il faut que j'aille aider. Et voilà, je suis parti comme ça".
Il contacte donc simplement la légion internationale et se retrouve en Ukraine. Il faut savoir que les combattants étrangers signent un contrat avec l'armée ukrainienne mais c'est à eux d'acheter leur matériel. Maxime a donc démissionné de son travail, et l'argent de son solde de tout compte lui a permis d'acheter son gilet par balles, ses chaussures et aussi des armes une fois sur place.
Selon nos informations, ils sont une vingtaine aujourd'hui en Ukraine, contre 50 à 70 au début de la guerre. Deux sont morts au combat, plusieurs ont été blessés. Les Français présents en Ukraine sont plutôt jeunes, moins de 35 ans, certains ont une formation militaire mais pas tous. Il y a des célibataires, des pères de famille.
Selon les spécialistes, environ une dizaine d'entre eux est proche de l'ultra droite, certains se revendiquent de groupes néo nazis. Il y a au moins un ex-membre du GUD, l'organisation étudiante d'extrême-droite. Beaucoup de ces radicaux sont violents, et sont en première ligne en Ukraine, sur le front. Leurs motivations seraient liées au nationalisme ukrainien, à la volonté de préserver l'identité européenne, menacée selon eux par la Russie.
Maxime assure n'avoir aucun lien avec l'extrême droite, pourtant il porte les écussons de bataillon connus pour leurs positions radicales. "Je ne suis pas politisé, je suis dans aucun groupuscule ou autre", assure-t-il. "C'est ma tenue, c'est mon uniforme qui est comme ça. Je n'ai pas pensé à mal, à savoir ce que c'était, je ne savais même pas." Il y aussi des idéalistes, touchés par le sort des ukrainiens. Mais beaucoup d'entre eux sont vite rentrés en France face à la violence des combats.
De retour en France, ils sont tous débriefés par la DGSI, les services de renseignement. On leur demande les endroits où ils sont allés, ce qu'ils ont vu, la position des Russes. Il s'agit vraiment de recueillir du renseignement militaire.
Les Français partis combattre en Ukraine ne risquent pas de poursuites à proprement parlé. En revanche, s'il est démontré qu'ils ont participé à des crimes de guerre (comme l'exécution sommaire de prisonniers russes), alors, ils pourraient être poursuivis pour crimes de guerre devant une juridiction ukrainienne ou internationale.
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