En Slovaquie, il sera bientôt interdit de se déplacer à plus de 6 km/h sur les trottoirs

Une loi censée améliorer la sécurité sur les trottoirs slovaques, en fixant une vitesse maximale à ses usagers autres que piétons, suscite les railleries et l'exaspération d'une partie de la population contre le gouvernement, accusé de limiter les libertés.

"À 6 km/h, il est difficile de rester en équilibre et même les enfants de 3 à 4 ans dépassent régulièrement" cette vitesse sur leurs vélos, a ironisé auprès de l'AFP Dan Kollar, président de la Cyklokoalicia, un groupe qui milite pour les mobilités douces.

L'amendement, approuvé par le Parlement slovaque fin octobre et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier, vise à limiter la vitesse des usagers des trottoirs qui circulent avec "des patins à roulettes, des trottinettes, des planches à roulettes ou des équipements sportifs similaires, ainsi que les cyclistes autorisés à rouler sur les trottoirs", dont les enfants de moins de 10 ans et leurs accompagnateurs, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur reçu jeudi. Cela sous peine d'une amende de 100 euros.

Cette limite de 6 km/h a provoqué une vague de moqueries sur les réseaux sociaux, avec des images détournées montrant un radar flashant un piéton à 6,2 km/h et lui demandant de "freiner" entre autres.

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Des amendes à hauteur de 100 euros sont applicables, même pour les enfants de moins 10 ans. Des précisions du député qui n'ont pas éteint la vague de railleries sur les réseaux sociaux. "Les enfants enfreindront la loi tous les jours", renchérit Dan Kollar qui juge "absurde" cette législation. Un autre groupe de citoyens, les "Mères inquiètes", a même demandé au président de ne pas signer la loi. 

L'année dernière, 67 piétons et 22 cyclistes ou utilisateurs de trottinettes sont morts dans des accidents en Slovaquie, selon les statistiques de la police, qui ne précise pas si ces accidents ont eu lieu sur les trottoirs ou sur la route. Depuis le retour au pouvoir du Premier ministre Robert Fico en 2023 dans le pays de 5,4 millions d'habitants, il a fait adopter une série d'amendements législatifs pour limiter les droits individuels.