Pourquoi le vélo a-t-il joué un rôle majeur dans l'émancipation de la femme ?

En 1920, Susan B. Anthony, une suffragette, est parvenue à faire entrer le droit de vote des femmes dans la Constitution américaine. Elle avait écrit en 1896 que "la bicyclette a fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde", pile quand le vélo a commencé à se démocratiser.

Le vélo a été inventé au début du XIXe, mais il a fallu 80 ans pour que les femmes aient le droit d’en faire. À cette époque, elles sont souvent confinées chez elles et pour se déplacer, elles sont dépendantes de leur mari, qui lui possède un cheval ou un fiacre. Le vélo va offrir aux femmes la possibilité de s’affranchir de cette dépendance. De voyager seules, de se faire des amis et surtout participer à la vie publique.

Les hommes voyaient cela d'un mauvais œil. Voir une femme monter sur une bicyclette les jambes écartées les choquaient. Pour essayer de freiner ce mouvement de libération de la femme à coup de pédales, ils ont envoyé des médecins. Ils ont publié des livres où ils ont écrit que la pratique du vélo pourrait nuire à leur teint, entraînerait un développement disgracieux de leur corps et abîmerait les organes génitaux des femmes. Et par conséquence, nuirait à leur fertilité. Pire, le vélo pourrait développer "des pratiques vicieuses", comme les inciter à la masturbation.

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Mais cela n'a pas freiné l’essor du vélo chez les femmes, et a également permis l'émancipation vestimentaire des femmes. À l’époque, elles portaient des corsets et des jupes longues, des tenues pas vraiment pratiques pour pédaler. 

Ce qui a conduit, en 1850, une autre féministe américaine à militer pour une tenue pour les dames qui veulent faire du vélo : une jupe raccourcie au niveau des genoux sous laquelle elle porte une culotte large et bouffante. Qu’on baptise du nom cette féministe, Amélia Bloomer.

En 1892, en France, une circulaire du ministère de l’Intérieur indique que "le port des vêtements masculins par les femmes n’est toléré qu’aux fins de sport vélocipédique". Pour la première fois de l’histoire, elles ont eu le droit de porter des pantalons.