Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz ont tenté lundi 9 octobre de sauver les apparences alors que le couple franco-allemand bat de l'aile. Ont-ils réussi ? Ce n’est pas une balade sur les bords de l’Elbe qui va effacer les tensions. Nous sommes dans une entente cordiale quelque peu rafraîchie. Cela n’a rien à voir avec les époques Giscard-Schmidt ou Mitterrand-Kohl, ou même Sarkozy-Merkel.
Vous avez vu que les Allemands ont fermé tout récemment trois instituts Goethe en France, la vitrine de nos liens culturels avec l’Allemagne. Alors on entend dire que c’est pour des raisons budgétaires, mais ça fait partie de la coopération entre nos deux pays et fermer ces instituts, c’est une mauvaise manière faite à la France. C’est une manière de nous tourner le dos. Comme ils nous ont tourné le dos en demandant à l’Europe de prolonger la fin des moteurs thermiques (contre l’avis de la France). Comme ils nous tournent le dos en relançant leurs centrales à charbon pour économiser le gaz. Au moment où tout le monde parle de réchauffement climatique et transition écologique. Comme ils ont imposé un prix de l’électricité indexé sur le gaz. Vous voyez... il y en a des sujets de tensions. Le seul sujet sur lequel ils se retrouvent en ce moment, c’est sur Israël.
C’est la première fois qu’un sommet franco-allemand se déroule avec un chancelier aussi affaibli. Non seulement Scholz est miné par des divisions au sein de sa coalition notamment avec les écologistes, mais il vient de subir deux grosses défaites aux régionales dimanche 8 octobre, avec en prime une montée en flèche de l’extrême droite. Par ailleurs, on est en Allemagne au bout d’un système politique, économique, énergétique. La guerre en Ukraine a remis en cause leur choix du gaz, l’industrie est ralentie. L’inflation est forte, ils sont en récession. Et puis c’est un pays vieillissant qui se sent déclassé. Les Allemands le disent eux-mêmes. Nous avions évoqué ici avec François Lenglet cet article du Spiegel, journal allemand de centre-gauche, qui disait que "la France, c’est l’Allemagne en mieux". C’est vrai qu’Olaf Scholz donne le sentiment de courir après une gloire passée.
Emmanuel Macron va-t-il en profiter ? Non, parce que si la France, c’est l’Allemagne en mieux, l’Allemagne a encore quelques atouts. Là-bas, le chômage est sous la barre des 3%. Nous, c’est plus de 7%. Ils ont un tissu de PME qui reste très performant et une industrie globalement qui reste forte. Ils parviennent à réduire leur dette, à muscler leur système éducatif. Ils ont de quoi rebondir. Et nous ne pouvons pas rompre avec les Allemands, même si le moteur franco-allemand toussote, le partenariat est indispensable.
L’Allemagne ne va pas fort, les Allemands n’ont pas toujours été fiables, mais sans le couple franco-allemand, il n’y a pas d’Europe. Et c’est la raison pour laquelle Olaf Scholz et Emmanuel Macron avec leurs épouses ont surjoué l’amitié et nous ont offert leurs plus beaux sourires. Sur le fond, rien n’aura changé. Mais on va continuer de faire semblant de vivre ensemble, même si on fait chambre à part.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte