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ÉDITO - Iran : l'hommage d'Isabelle Saporta "au courage" de l'étudiante dévêtue devant son université de Téhéran
Samedi 2 novembre, une femme est harcelée par des agents de sécurité au sujet du port de son foulard. Ses vêtements ont été déchirés lors de la confrontation. En signe de protestation, elle les enlève et reste assise sur un muret, en culotte et soutien-gorge, avant d'aller marcher dans le campus de Téhéran.
En Iran une étudiante se déshabille devant l’université en signe de protestation avant d’être arrêtée.
Crédit : Capture X @Sima_Sabet
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Elle marche la tête haute, les cheveux au vent, vêtue d'une brassière et d'une culotte montante. Elle serre ses bras croisés fermement contre son corps comme pour se donner la force de braver tous les interdits, et d'affronter les intégristes.
Image-t-on un instant le courage qu'il faut à cette jeune femme, elle s'appelle Ahou Daryaie, pour déambuler ainsi devant son université à Téhéran en Iran ?
Il y a deux ans, la police des mœurs a tué Mahsa Amini, elle avait 22 ans. Des miliciens fous de religion l'ont rouée de coups parce qu'ils ne supportaient pas sa façon de porter le voile. Son décès a entraîné un mouvement de protestation inédit en Iran.
Ahoue Daryaie a, elle aussi, été arrêtée avec une violence inouïe. Immédiatement, ces fous de Dieu ont essayé de la faire passer pour folle. La folie, c'est ce que brandissent toujours ces miliciens pour tenter d'éteindre la volonté d'émancipation des femmes. Mais la seule folie de cette jeune femme, devenue dans le monde entier l'incarnation du courage, c'est celle de vouloir être libre.
Partout, la liberté des femmes est menacée. En Afghanistan, les Talibans leur ont interdit l'école, le sport, le travail, le chant, les jardins, les parcs, les bains publics. Ils viennent même d'y ajouter l'interdiction de prier à haute voix entre elles.
Le seul droit qu'il leur reste, c'est celui de disparaître comme des fantômes derrière cette prison de voile qu'est la burqa.
Mesurons la chance que nous avons d'être née en France. Un pays où l'on peut se vêtir ou se dévêtir comme il nous plaît. Étudier. Travailler. Divorcer. Avorter. Avorter... Même dans la plus grande démocratie occidentale, les États-Unis, ce droit fondamental à disposer de son corps est menacé, rendu presque impossible dans certains États.
Alors ne détournons pas les yeux devant le courage d'Ahou Daryaie et n'oublions jamais que les droits des femmes, dont la conquête a été si difficile, peuvent nous être retirés en un rien de temps.
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