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"Nous n'avons plus de liberté" : le cauchemar des femmes afghanes réduites au silence par les Talibans

Interdiction de travailler, d'aller à l'école, de sortir seule dans la rue. Depuis leur retour au pouvoir il y a trois ans, les Talibans imposent la charia et effacent peu à peu les femmes de la société. RTL a recueilli le témoignage de ces Afghanes qui vous décrivent leur descente aux enfers.

Des femmes sur une route en Afghanistan

Crédit : NOORULLAH SHIRZADA / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - Le témoignage d'Afghanes qui décrivent leur descente aux enfers du 07 septembre 2024

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Gautier Delhon-Bugard - édité par Sylvain Zimmermann

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Dina, 30 ans, vit à Kaboul avec son mari et son petit garçon de 2 ans. Cette ancienne haute fonctionnaire travaillait pour le gouvernement avant l'arrivée des Talibans.

"Ils m'ont renvoyée de mon boulot, explique la jeune maman à RTL. Je reste enfermée chez moi toute la journée. Je ne peux même plus sortir seule, je dois être accompagnée par un homme de ma famille. Nous n'avons plus de liberté, plus d'éducation. Les femmes ne sont plus rien en Afghanistan", raconte Dina. 


Dans les rues de Kaboul, dans les parcs et les jardins publics, les patrouilles sont régulières. "La semaine dernière, je marchais dans la rue. J'avais un hijab, mais mon visage et mes mains n'étaient pas recouverts, explique-t-elle. Les Talibans m'ont barré la route et m'ont posé plein de questions : pourquoi tu sors de chez toi, pourquoi tu te montres, c'est pas discret. J'ai dit 'Ok je suis désolée, c'est une erreur'. J'étais effrayée. J'ai recouvert mon visage et je suis partie. Je ne ressortirai plus jamais sans gants et sans Niqab." 

Je préfèrerais me suicider que de vivre sous le régime Taliban, mais je ne peux pas laisser mon mari et mon fils

Dina, habitante de Kaboul

La terreur imposée par les Talibans étouffe Dina. Comme beaucoup d'Afghanes, la mère de famille a sombré dans une profonde dépression.

"Je préfèrerais me suicider que de vivre dans ce pays dirigé par ces stupides Talibans. Mais je ne peux pas laisser mon mari et mon fils", se désole l'ancienne haut fonctionnaire. Son seul espoir désormais, obtenir un visa. Mais les dizaines de mails envoyés aux autorités françaises restent sans réponse.

Des milliers de femmes afghanes ont fui le régime et se sont exilées, notamment en France. J'ai rendez-vous avec Jawaher place de la Bastille à Paris à deux pas de son domicile.

"Ici, je me sens en sécurité, je me sens libre, je peux faire ce que je veux", explique cette Afghane de 36 ans qui a pu obtenir un visa pour fuir son pays. Diplômée en journalisme, elle craignait de devenir une cible des Talibans. Aujourd'hui à des milliers de kilomètres de Kaboul, elle est hantée par les histoires de ses camarades.

"Une de mes amies a été renvoyée de son travail, elle n'avait pas de frère, ses parents étaient morts depuis longtemps", raconte Jawaher. "Personne ne pouvait subvenir à ses besoins. Une fois ses économies épuisées. Les Talibans sont venus et l'ont obligé à se marier, ils l'ont menacé de tuer ses proches si elle refusait. Depuis, son mari l'empêche d'avoir tout contact avec l'extérieur. Je n'ai plus de nouvelles, je ne sais même pas si elle est vivante", s'alarme la réfugiée.

Le silence de la communauté internationale

Les pays occidentaux dénoncent la répression envers les femmes et la nouvelle législation qui leur interdit de chanter ou s’exprimer en public. Mais tous semblent s'accommoder de ce régime garant d'une forme de stabilité dans la région. Les Talibans participent notamment à la lutte anti-terroriste contre l'Etat Islamique.

"Plus on laisse ce qu'il se passe sous silence, plus les Talibans ont les mains libres", alerte Anne Savinel Barras, présidente d'Amnesty International France. "Nous appelons les gouvernements y compris le gouvernement français à faire pression sur le régime afghan pour que cesse cette persécution à l'égard des femmes".

L'ONU dénonce les lois liberticides, mais assure qu'il faut maintenir les relations diplomatiques avec le régime.

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