Présidentielle américaine : au Texas, l’avortement devient un parcours du combattant

Aux États-Unis, il est illégal d'avorter dans 14 États. Pour les femmes qui souhaitent tout de même avoir recours à l'IVG, les risques sont majeurs.

Une manifestation contre l'avortement aux États-Unis.

Crédit : SUZANNE CORDEIRO / AFP

REPORTAGE - Présidentielle américaine : au Texas, où l'avortement est interdit, devient un parcours du combattant

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Le duel tant attendu aux États-Unis entre Kamala Harris se tient dans seulement une semaine. Pour mieux comprendre les enjeux de ce scrutin, RTL vous emmène de l'autre côté de l'Atlantique, cette fois-ci au Texas. Il existe un sujet central dans cette campagne présidentielle : l'avortement. Il est totalement interdit dans 14 États, et ce, même en cas d'inceste ou de viol. Des États où les cliniques qui pratiquaient l'IVG ont dû fermer ou déménager. Une Américaine sur trois est concernée. Une habitante de Dallas nous raconte son histoire bouleversante.

Sous un arbre, aux branches battues par le vent, elle est assise sur les marches à l'entrée de sa maison, les mains jointes, le dos droit, elle regarde dans le vide. "Je me concentre pour ne pas pleurer", dit-elle en levant la tête et les yeux vers le ciel. Elle est tombée enceinte un mois après cette décision de la Cour suprême interdisant totalement l'avortement des jumeaux. L'un d'eux est atteint de trisomie 18.

"L'un de nos jumeaux allait mourir. La moitié de ce qui devait être son cerveau était liquide. Le cœur ne se développait pas. Il avait un trou dans l'abdomen. Et à chaque instant, il mettait la vie de l'autre fœtus et moi-même en danger de mort. Parce qu'il était en haut et poussait son frère vers le bas. Moi, je vomissais sans arrêt, en état de déshydratation extrême. Je tremblais tout le temps. Je n'avais pas besoin d'être un médecin pour savoir qu'on allait mourir", confie-t-elle. Elle décide alors d'avorter ce qui, au Texas, revient à dire que sa tête est mise à prix.

"Au Texas, si vous apprenez qu'une personne a aidé une autre à avorter, vous pouvez le poursuivre en justice et toucher une récompense de 10.000 dollars. On en est là. Et les docteurs risquent 99 ans de prison, la radiation, des amendes… Une gynécologue à l'hôpital allait me parler d'avortement et elle s'est arrêtée juste avant de le dire, tellement elle avait juste peur de prononcer ce mot. Elle m'a juste dit : "À moins que vous êtes vraiment sur le point de mourir, à l'article de la mort, je ne peux pas vous aider".

L'Américaine qui se confie à RTL en est à son deuxième mois de grossesse, ce qui l'a obligée d'ailleurs à fuir vers un autre État américain qui pratique encore l'avortement.

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