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ÉDITO - États-Unis : François Lenglet revient sur "le protectionnisme franc" de Joe Biden

Contrairement à la France et aux autres pays européens, les États-Unis tout comme la Chine soutiennent davantage l'achat de voitures électriques construites sur leur sol.

Joe Biden, le 31 août 2021.
Crédit : CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le protectionnisme version Biden
00:03:51
Le protectionnisme version Biden
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François Lenglet
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Le Président des États-Unis, Joe Biden vient de prendre une mesure singulière afin de soutenir l’industrie américaine. Comme en France, les voitures électriques sont plus chères aux États-Unis que les voitures classiques. Et exactement comme chez nous, le gouvernement les subventionne

7.500 dollars, soit environ 6.000 euros, pour tout véhicule. Auxquels peuvent s’ajouter deux autres bonus. D’abord 4.500 dollars, mais seulement si la voiture est fabriquée aux États-Unis et dans une usine où les syndicats traditionnels de l’industrie automobile sont représentés. Si les syndicats sont requis, c’est pour privilégier les usines des marques américaines traditionnelles. Car les usines des constructeurs étrangers, japonais ou allemands, se sont installées dans les états du Sud, sans syndicats. Et il y a encore 500 dollars supplémentaires si la batterie est elle aussi fabriquée sur le sol américain. Soit 12.500 dollars au total.

Le protectionnisme américain

C’est ce qu’on appelle du protectionnisme le plus franc. Et l’administration américaine le justifie avec un argument simple : c’est l’argent du contribuable américain. Il est normal qu’il serve à soutenir l’économie américaine.

C’est même parfaitement compréhensible. C’est du simple bon sens. Par ailleurs, la situation est similaire en Chine. Les constructeurs étrangers ne peuvent vendre leurs véhicules que s’ils utilisent des batteries chinoises. Là encore, soutien à l’industrie locale et bon sens.

Comment cela fonctionne en France ?

Toutefois, cela ne fonctionne pas du tout de la même manière chez nous. On subventionne à fond aussi les véhicules électriques et cela peut aller jusqu’à 12.000 euros. Mais aucune condition n’est attachée au versement de cette aide.

La voiture peut être chinoise ou patagonne, elle bénéficiera des mêmes aides que les Français et les Européens. L’argent du contribuable français sert donc à subventionner des usines chinoises. Sur les batteries, la situation est un peu différente puisque nous n’en fabriquons pas sur le sol français, pour l’instant du moins. 

Qu'est-ce qui nous empêche de faire comme les Américains et les Chinois ?

Faire cela et tout simplement interdit en France mais aussi dans toute l’Europe, de discriminer un produit en fonction de son pays d’origine. C’est même la base doctrinale, idéologique, du marché unique européen et du traité de Rome fondateur, en 1957. 

Il s’agissait à l’époque de rompre avec toute forme de nationalisme économique, pour créer la communauté européenne. On ne peut donc pas privilégier les productions nationales, et pas même les productions européennes face aux chinoises ou aux américaines. 

En Europe, tous les produits sont considérés à égalité, quelle que soit leur nationalité. Et cela vaut aussi pour les marchés publics, c’est-à-dire les commandes passées par les administrations, qui comptent pour des centaines de milliards d’euros chaque année. Seul le prix est considéré et le marché doit aller à l’offre la plus intéressante, indépendamment de la nationalité du fournisseur.
 
Cela veut donc dire que les Chinois peuvent fournir nos administrations, au détriment des producteurs français ou européens. Alors qu’en Chine, les marchés publics sont très difficiles d’accès pour une entreprise étrangère. Et qu’aux États-Unis, il existe une loi, le "Buy american act", qui impose aux acheteurs publics de se fournir localement. Il serait grand temps d’en finir avec cette bêtise, et de réformer notre législation. 

Il y a un projet européen en cours pour imposer des sanctions aux entreprises des pays qui discriminent les sociétés européennes. La réciprocité, c’est la base des échanges commerciaux équitables.

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