Engie, c’est l’ex-Gaz de France, qui occupe la première place sur le marché français du gaz, et qui cherche évidemment à diversifier ses approvisionnements pour remplacer le gaz russe. L’entreprise a donc conclu un contrat de 15 ans, pour l’achat de 2,4 milliards de mètres cubes annuels, avec une société du Texas. Le gaz proviendra notamment du bassin permien, qui est le gisement de schiste le plus actif aux États-Unis, situé justement au Texas et au Nouveau-Mexique.
Ce contrat avait été discuté avant la guerre d’Ukraine, mais bloqué par l’état français, actionnaire à 24% d’Engie, pour des raisons environnementales. Les techniques d’extraction de ce gaz sont en effet très polluantes pour les sols, et très voraces en eau.
Mais il faut maintenant choisir entre le rationnement du gaz et le schiste, la problématique n’est plus la même qu’à l’époque. On ne le sait pas, mais il y a d’ailleurs déjà du schiste dans les importations françaises de gaz. Et s’il faut se passer du gaz de Poutine, cette proportion ne peut qu’augmenter, avec la progression inévitable de nos importations en provenance des États-Unis, sous la forme de gaz liquéfié transporté par bateau.
Avec cette perspective, le secteur du schiste connaît un boom très important aux États-Unis. Sur le seul mois de mars dernier, 904 permis de forer ont été accordés, c’est le double d’un mois normal. La production devrait connaître un record cette année, sous l’effet de la hausse des prix et de la demande mondiale.
Pendant la campagne et sa première année du mandat, il n’y avait pas plus vert que Joe Biden. Et depuis la guerre, tout a changé. Il avait par exemple interdit l’exploitation des hydrocarbures sur les terrains appartenant à l’État fédéral. Le voici maintenant qui met à l’amende les sociétés disposant de permis sur ces terrains qui ne les utilisent pas.
Retournement complet, par crainte de la crise énergétique, par crainte de voir grimper les prix encore davantage alors que les élections de novembre, les "mid-terms", ne se présentent pas bien pour le Président. Par conséquent, jamais les pétroliers et gaziers ne se sont si bien portés que sous l’administration Biden, alors qu’ils redoutaient un assaut réglementaire et fiscal.
En France, un moratoire sur le gaz de schiste avait été décidé par le gouvernement Fillon, en 2011, portant sur la technique de fracturation hydraulique, le procédé le plus courant. Et Totalénergies, qui avait initialement obtenu un permis d’exploration dans la région de Montélimar, a finalement renoncé, faisant d’ailleurs part de ses doutes sur l’importance des gisements concernés. Mais le vent tourne en Europe aussi.
Au Royaume-Uni, le moratoire existait ainsi depuis 2019, après que des tremblements de terre se sont produit dans le Lancashire, à la suite d’explorations, et notamment une secousse de 2,9 sur l’échelle de Richter qui a causé des dommages. Mais un ministre britannique vient de commander une étude géologique pour savoir s’il n’était pas possible de lever l’interdiction, afin d’améliorer l’indépendance énergétique du Royaume-Uni.
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