La victoire des conservateurs n'est pas du tout franche. Ils ont réalisé le deuxième plus mauvais score depuis 1949 à cause de la percée de l'extrême droite.
L'homme fort, c'est Friedrich Merz, le patron de la CDU, le parti de la droite. Mais il lui faut un partenaire pour avoir les 315 sièges de majorité. Il n'y en a que deux possibles. L'AFD, l'extrême droite, choix pas possible. Il faut donc qu'ils se tournent vers la gauche, les sociodémocrates, le SPD qui est désorienté et affaibli. Son résultat à ces élections est le plus mauvais depuis 1880.
Ensemble, ils vont avoir du mal à dégager les mesures nécessaires pour sortir l'Allemagne du marasme car ils ne sont pas d'accord. Sur la restriction de l'immigration, sujet clé, Friedrich Merz voudrait une politique beaucoup plus ferme, à la fois dans le contrôle des entrées et la mise en œuvre des expulsions. 70% des Allemands sont pour. Mais les sociodémocrates sortants sont beaucoup plus réticents.
Sur l'économie, ce n'est pas beaucoup mieux, alors que l'Allemagne aurait besoin d'une thérapie de choc. Friedrich Merz est un libéral. Il a le credo classique de la droite allemande d'avant Merkel. Angela Merkel, elle, s'était amollie. Il veut moins d'impôts pour les ménages, pour les entreprises - le taux de l'impôt sur les sociétés n'est pas loin de 30% quand la France est à 25% - moins de réglementations, en particulier celles qui touchent à l'environnement, auxquelles le futur chancelier attribue la panne de l'économie allemande.
Il faut savoir quand même que la production industrielle est inférieure de 10% à celle de 2019. Et Friedrich Merz n'est pas vraiment un écologiste. Il a traité récemment le patron du Parti Vert de "vendeur de pompes à chaleur". Donc vous voyez que sur ces sujets non plus, cela ne va pas être simple.
Il existe un point d'accord possible entre la CDU et le SPD : l'augmentation du budget militaire, qui est aujourd'hui en dessous de 2% du PIB. À titre de comparaison, la France est tout juste à 2%. Or, extrême droite et extrême gauche, tous les partis sont pour, face au retrait possible de la protection américaine contre la Russie.
Le problème, c'est qu'il faut trouver de l'argent. L'Allemagne est relativement riche avec une petite dette. Mais elle est aujourd'hui soumise à une interdiction constitutionnelle qui limite le déficit, encore un cadeau empoisonné d'Angela Merkel. Il faudra donc faire sauter cette contrainte, mais pour cela il faut une majorité des deux tiers à l'Assemblée. Et ce n'est pas sûr qu'on la trouve.
Vous voyez que l'Allemagne n'est pas encore remise sur les rails. Et l'AFD, l'extrême droite, attend l'embuscade. Plus puissante que jamais, elle se nourrit de l'impuissance des partis traditionnels.
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