ÉDITO - Hermès : "Ce qui est cher se vend mieux ", François Lenglet décrypte le succès éclatant de la marque

Les quelque 100 héritiers de la maison française de luxe Hermès, qui détiennent à eux tous plus de 200 milliards d’euros, ont en effet de quoi se réjouir. Alors que le secteur du luxe connaît des difficultés, Hermès affiche des performances éblouissantes. 

Les sacs à 15.000 euros, les carrés de soie et autres articles de mode ont vu leurs ventes progresser de 18% au dernier trimestre. Si le secteur du luxe connaît des difficultés, elles demeurent toutes relatives, après des années incroyables. Celles-ci sont dues notamment au ralentissement chinois.

LVMH par exemple, notre champion national, a vu ses ventes quasi stables et ses profits baisser, c’est inhabituel. Pour Kering, qui possède Gucci, ça a été une descente aux enfers. Pourtant, du côté d'Hermès, grâce à son positionnement ultra haut-de-gamme. Ce qui est cher se vend mieux !

La marque qui " vend aux segment de clientèle la plus riche"

Cette entreprise familiale créée en 1837 vend au segment de clientèle la plus riche, dont le pouvoir d’achat n’a pas diminué ces dernières années. Pour entretenir son image, Hermès organise d’ailleurs délibérément la pénurie. Pour acheter un sac Birkin par exemple, le modèle iconique, il faut attendre des mois.

Les autres industriels du luxe, optent pour une stratégie différente. Chez Louis Vuitton par exemple, le chiffre d’affaires est fait par les achats de la classe moyenne supérieure, avec un prix moyen de 1.000 ou 1.500 euros. Ça a d’ailleurs été un pari gagnant pendant 30 ans, grâce à la mondialisation et à l’arrivée d’une classe moyenne supérieure dans les pays émergents, en Chine notamment. Cependant, aujourd’hui, ceux-ci sont plus près de leurs sous.

Une valeur de 300 milliards d'euros pour "l’une des premières entreprises européennes"

La bourse quant à elle apprécie beaucoup Hermès avec une action comparable à une fusée. Le cours a été multiplié par quatre sur les cinq dernières années. Sur le seul dernier mois de janvier 2025, c’est une augmentation de 12%.

Le succès est tel que le maroquinier, fabriquant à l'origine des harnais et des selles de cheval, vaut 300 milliards d’euros. Cela en fait l’une des premières entreprises européennes.

LVMH conserve malgré tout la couronne, à 350 milliards d’euros, avec un chiffre d’affaires bien supérieur à celui d’Hermès. Au total, le secteur du luxe, comportant LVMH, Hermès, Kering et l’Oréal, compte désormais pour 40% de la valeur du CAC 40, l’indice qui regroupe les quarante plus grandes entreprises françaises.

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