En Turquie, les élections municipales se sont tenues dimanche 31 mars, et perdues par Erdogan. Disons-le, cela fait du bien.
Le Poutine du Bosphore vient officiellement de prendre une déculottée. Comme Poutine, Erdogan a fait emprisonner opposants, journalistes et magistrats. Comme Poutine, il a mis au pas les médias. Depuis 10 ans, il n'y a pas eu une élection en Turquie qui ne soit pas entachée de doutes.
La différence, par rapport à Poutine, c'est que les scrutins ne sont pas totalement joués d'avance : ils sont biaisés, mais pas entièrement verrouillés. C'est à cette aune qu'il faut apprécier l'ampleur de la défaite d'Erdogan, notamment à Istanbul.
Les Turcs, au passage, ont aussi donné une leçon à l'Occident. Cela fait des années qu'Erdogan, promoteur d'une idéologie nationale-islamiste, s'essuie les pieds sur les démocraties occidentales. Et sur l'Europe en particulier, puisque la Turquie est encore officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne !
Quelques exemples ? Son offensive lancée en 2018 contre les Kurdes de Syrie, qui venaient tout juste de nous aider à vaincre Daesh. S'est ensuivie une opération d'épuration ethnique contre les Kurdes, menée par des milices alliées. L'Occident n'a pas bougé. Et puis il y a les Arméniens. Ankara a soutenu militairement l'Azerbaïdjan dans son opération d'épuration ethnique au Haut-Karabagh. L'Occident n'a pas bougé.
Ajoutons à cela des manœuvres d'intimidation contre la Grèce en mer Egée, son double-jeu avec Poutine, le parrainage des frères musulmans, le discours de haine contre l'Occident, les diatribes contre Charlie Hebdo par exemple... Sans oublier son discours élogieux pour le Hamas récemment.
Les démocraties occidentales regardent toujours ailleurs. Parce que Erdogan a vu sur son territoire des millions de migrants qu'il menace de pousser vers l'Europe. Parce que surtout la Turquie est dans l'Otan, et surtout que se trouve sur son sol la base américaine très stratégique d'Incirlik.
Lâcheté occidentale... Les Turcs, heureusement, se dressent contre Erdogan. L'exaspération devant la crise économique, c'est sûr, l'hyperinflation, la corruption... Et bien sûr l'autoritarisme. Les démocraties occidentales se sont longtemps couchées devant ce Poutine de l'intérieur.
L'espoir, finalement, vient des Turcs eux-mêmes.
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