En représailles à l'attaque du Hamas il y a un mois, Israël a juré d'"anéantir" le groupe terroriste. L'armée israélienne a lancé une opération terrestre le 27 octobre dans la bande de Gaza. Ce week-end, une centaine de Français ont été rapatriés. Parmi eux, Oday, Franco-palestinien d'une vingtaine d'années, né à Gaza mais réfugié en France, à Aix-les-Bains, où il a grandi avec ses parents, sa sœur et son frère. En septembre dernier, il est parti se marier avec une Palestinienne à Gaza, accompagné de sa sœur, mais quelques jours plus tard, la situation s'est dégradée.
Les bombardements à Gaza ont commencé et Oday s'est retrouvé coincé chez un ami. Il est ensuite parti avec sa sœur se réfugier dans le sud de l'enclave palestinienne en attendant d'être exfiltrés par les autorités françaises, ce qui s'est produit entre le vendredi 3 et le samedi 4 novembre, lorsqu'ils ont embarqué dans un taxi, vers la frontière égyptienne. "Sur la route, je ne voyais que des cailloux. Je voyais les drones dans le ciel, j'entendais des roquettes, des explosions, mais je ne savais pas où c'était. J'ai eu peur mais bon, il fallait que je fasse ce chemin-là pour rentrer chez moi. On stressait sur la route et Dieu merci, on a réussi à arriver sains et saufs à la frontière", nous raconte-t-il.
"Toute la nuit, on était sur la route. Pendant deux semaines, je n'ai pas mangé correctement. J'ai l'impression que je viens d'un autre monde, j'avais l'impression que j'étais dans un autre monde", témoigne le jeune homme. Aujourd'hui, Oday et sa sœur Barrah ne réalisent toujours pas ce qui s'est passé. Après deux jours à l'hôtel au Caire, ils ont finalement pris un vol vers Paris afin de retrouver leurs proches à Aix-les-Bains.
Je me sens comme un traître, j'ai laissé ma famille.
Oday, Franco-palestinien rapatrié en France
Oday est très traumatisé, il a fui sous les bombes et s'est retrouvé face à des situations extrêmement traumatisantes. Il a désormais du mal à admettre qu'il est soulagé, et se dit coupable d'être en France, alors que son épouse et ses proches sont encore coincés sous les bombes. "Physiquement, je suis en France, mais le cœur est toujours à Gaza. Aujourd'hui, je me sens comme un traître, j'ai laissé ma famille. Je suis Français, j'ai le droit de partir, j'ai le droit de quitter Gaza, mais pas les autres. J'ai laissé ma famille, j'ai abandonné ma famille, j'ai abandonné mes proches", dit-il.
En plus de la culpabilité d'avoir laissé derrière lui ceux qu'il aime, Oday repasse en boucle les images du mois passé à Gaza, terrifié par l'idée de mourir. "J'ai vu des cadavres autour de moi. Il y a beaucoup de passages dans ma tête. On se réveillait en pleine nuit, sous les bruits des explosions. Aujourd'hui, je suis en France, j'ai la belle vie, je dors bien, il n'y a pas d'explosions, il n'y a pas d'avions. Mais ailleurs, c'est en train de se passer, à l'heure actuelle", réalise le jeune homme.
Désormais, Oday se repose à Aix-les-Bains et essaie de se reconstruire. Il confie qu'il a besoin de temps, mais qu'il ne commencera à aller vraiment mieux que lorsqu'un cessez-le-feu sera décrété.
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