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DOCUMENT RTL - Guerre en Ukraine : à Zaporijia, les rescapés de Marioupol décrivent l'enfer

REPORTAGE - À Zaporijia, à 250 kilomètres au nord de Marioupol, certains rescapés affluent, choqués et parfois blessés.

Des personnes sont évacuées après la frappe aérienne russe ayant touché l'hôpital pédiatrique de Marioupol.
Des personnes sont évacuées après la frappe aérienne russe ayant touché l'hôpital pédiatrique de Marioupol.
Crédit : Handout / National Police of Ukraine / AFP
DOCUMENT RTL - Guerre en Ukraine : à Zaporijia, les rescapés de Marioupol décrivent l'enfer
00:05:19
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Emilie Baujard - édité par William Vuillez

En ce 25e jour de combats en Ukraine, au lendemain d'un samedi au cours duquel la Russie a intensifié son offensive militaire chez son voisin, nous vous emmenons à Zaporijia, à 250 kilomètres au nord de Marioupol. C'est dans cette ville que ceux qui arrivent à fuir Marioupol arrivent, après avoir emprunté le couloir humanitaire. Notre envoyée spéciale a rencontré ces rescapés, choqués et parfois blessés.

Une partie du service de réanimation a été déplacée dans le sous-sol de l’hôpital, les fenêtres sont protégées par des sacs de sable. Dans cette petite pièce, trois lits, trois enfants, deux d’entre eux arrivent de Marioupol. Olena est leur médecin : "Leur état est très grave, ils ont besoins de soins intensifs. La petite fille de 11 ans est dans le coma. Ils étaient dans un convoi d’évacuation de Marioupol quand ils ont été bombardés par les Russes", dit-elle.

Dans le lit à côté, réveillée, il y a Macha 15 ans. La jeune fille vient d’un petit village près de Marioupol. "Il y a eu une frappe alors que j’étais dehors avec ma mère et ma cousine. On s’est jeté au sol, on s’est bouché les oreilles puis tout est devenu gris. Quand j’ai rouvert les yeux, j’ai vu que j’étais blessée", dit-elle. Macha a dû être amputée de la jambe droite, tout comme sa cousine et sa mère. 

"On ne peut pas survivre là bas"

Dans le troisième lit, un petit garçon de 3 ans, blessé à l’abdomen. Dans le couloir, sa grand-mère est en état de choc, c’est la seule indemne, toute sa famille a été blessée dans le bombardement qui a visé leur voiture alors qu’ils fuyaient Marioupol dans le couloir humanitaire. Touchés alors qu’ils n’étaient plus qu’à 20 kilomètres de Zaporijia.

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"Faites quelque chose, aidez nous, sauvez nous. On ne peut pas survivre là-bas, faites entendre notre voix, nos enfants sont en train de mourir. C'est l'enfer là-bas, on ne peut pas vivre", dit elle en sanglots. Cette femme finit par s'agenouiller au sol, les mains jointes, elle implore le monde entier de sauver les habitants de Marioupol. 

Ces dernières 48 heures, 6.000 personnes ont pu sortir de la ville assiégée. Il s’agit de convoi de bus ou de voiture qui arrivent avec des petits bouts de draps blancs accrochés aux rétroviseurs, et des pancartes "ENFANTS" écrits en russe. Beaucoup de voitures ont les vitres explosées, des impacts de balles ou de métal dans la carrosserie. Ces survivants arrivent tous ici à Zaporijia où ils sont accueillies et pris en charge par des volontaires, installés dans un grand magasin de bricolage.

En quelques jours, Vladimir est passé de directeur de ce magasin à coordinateur de l'aide humanitaire. "Ils sont tous en état de choc, terrifiés, les enfants sont en larmes. Les personnes âgées sont comme figées. Personne ne sait quoi faire. Quand ils arrivent ici, la première chose qu'ils demandent c'est de l'eau, ils sont assoiffés", dit Vladimir. 

Les communications coupées

Victoria vient d'arriver avec sa mère et sa fille. Les yeux rouges, un café à la main, elle a du mal à réaliser ce qu'elle vient de traverser. "C'est à peine vraisemblable ce qu'il se passe là-bas. Des bombardements tout le temps, on a passé 20 jours dans notre cas, sans eau, sans nourriture, sans électricité et sans chauffage. Pour boire, on faisait fondre de la neige ou on récupérait l'eau des circuits de chauffage".

Derrière, sa mère se met à pleurer en silence. Pour Victoria, c'est un miracle qu'elle soit arrivée jusqu'ici. "Il n'y a plus de communication à Marioupol donc on ne peut pas savoir quand il y a des évacuations. Et puis, l'autre matin, je suis sortie dehors et là, j'ai vu des voitures partir. Je me suis dit 'c'est maintenant ou jamais'. J'ai attrapé toute ma famille, nos papiers d'identité et on est monté en voiture très vite", raconte-t-elle.

Comme beaucoup d'autres rescapés de Marioupol, Victoria ne sait pas encore ce qu'elle va faire. Elle est hébergée pour l'instant par des volontaires, le temps pour elle de décider si elle va rester en Ukraine ou partir vers la Pologne. 

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