Des tonnes de plastiques mélangés à du pétrole brûlé jonchent les plages srilankaises. Les soldats de la Marine du Sri Lanka s'affairent depuis plusieurs jours à nettoyer ces débris provenant d'un porte-conteneurs en feu depuis 10 jours au large de Colombo au Sri Lanka. La pire pollution de l'histoire du Sri Lanka est à craindre, a estimé samedi 29 mai une haute responsable environnementale.
La pêche a été interdite par les autorités dans une zone de 80 km de long autour du MV X-Press Pearl, porte-conteneurs singapourien ravagé par un incendie près du port Colombo. Le navire menace de se briser et de provoquer également marée noire, véritable catastrophe environnementale, en déversant des centaines de tonnes de fioul dans l'Océan indien.
Une opération internationale est en cours pour tenter d'éviter cette marée noire. Mais c'est un autre type de pollution qui menace pour le moment : des millions de granulés plastiques provenant de la cargaison du navire, répandus sur les plages du pays. Selon les autorités, le navire transportait notamment 28 conteneurs pleins de ces granulés de polyéthylène, destinés à l'industrie de l'emballage, dont huit sont tombés à l'eau.
Ces tonnes de granulés, mélangés à du pétrole brûlé et d'autres débris mène la vie dure à la Marine srilankaise, en charge de nettoyer les plages à l'aide râteaux et de pelleteuses. L'un des matelots en charge du nettoyage a témoigné du travail colossal qu'il reste à effectuer : "Cette histoire, c'est comme le coronavirus. On n'en voit pas la fin. Hier, nous avons enlevé tout le plastique de cette plage. Avec ce que les vagues ont déposé pendant la nuit, il n'y a plus qu'à recommencer", a raconté Manjula Dulanjala à l'AFP.
"C'est probablement la pollution de plages la plus importante dans notre histoire", a déclaré Dharshani Lahandapura, présidente de l'Autorité de protection de l'environnement marin (MEPA). Mais les experts craignent que les microplastiques ne polluent l'environnement marin pour des années.
Car si les plastiques encore entiers sont visibles sur les plages, les plastiques qui se décomposent dans l'eau sont eux une menace sérieuse pour les eaux peu profondes de cette région, connue notamment pour ses crabes et ses crevettes géantes. Les scientifiques sont également en train d'évaluer l'impact sur les mangroves, les lagons et la vie marine de la région.
Le pire reste à venir. L'incendie a fragilisé la structure du navire de 186 mètres de long qui pourrait se briser et se vider de son pétrole, a indiqué la MEPA. Le navire transporte, en plus du combustible présent dans son réservoir, 278 tonnes de fioul de soute et 50 tonnes de gazole marin, menaçant les zones de pêche proximité. Ce samedi 29 mai, l'incendie semble enfin maîtrisé, mais il reste beaucoup à faire pour sécuriser le navire.