Donald Trump ne devrait être mis en accusation ('impeachment") à la Chambre des représentants que mercredi 18 ou jeudi 19 décembre. Mais déjà les démocrates sont sur le pied de guerre pour préparer la suite : le procès du président américain au Sénat, à majorité républicaine.
Dans un rapport de 658 pages mis en ligne lundi, le camp démocrate est revenu sur les deux chefs d'accusation qui seront soumis au vote : le président américain "a abusé de ses pouvoirs à des fins politiques personnelles" et a déployé des efforts "sans précédent" pour entraver l'enquête du Congrès.
"Même si l'élection de 2020 est dans moins d'un an, le Congrès ne peut attendre ce scrutin pour réagir face aux errements du président", écrivent ainsi les démocrates. Ils accusent Donald Trump d'avoir exercé un chantage sur l'Ukraine, notamment en gelant une importante aide militaire, pour la forcer à enquêter sur Joe Biden, son potentiel rival à la présidentielle.
Malgré les auditions de hauts responsables sur les pressions exercées par Donald Trump sur Kiev, aucune faille n'est apparue dans le camp républicain. L'élu républicain Doug Collins dénonce ainsi des preuves "dérisoires" et des charges "vagues".
Au Sénat, les républicains auront la main sur la procédure et leur leader dans cette enceinte. Mitch McConnell a d'ailleurs déjà fait savoir qu'il se "coordonnerait en tous points" avec les avocats de la Maison Blanche.
Pour ne pas perdre complètement la main au Sénat, les démocrates souhaiteraient désormais entendre plusieurs responsables de la Maison Blanche. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer a plaidé lundi pour un procès "juste et honnête" qui devrait selon lui commencer dès le 6 janvier.
Dans un courrier à Mitch McConnell, il a demandé la convocation de quatre proches de Donald Trump, dont l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton ou son chef de cabinet Mick Mulvaney, qui n'avaient pas été autorisés à témoigner à la Chambre.
Selon Chuck Schumer, leur témoignage est essentiel car les quatre hommes ont "une connaissance directe des raisons pour laquelle l'administration a retardé le versement" de près de 400 millions de dollars destinés à aider l'Ukraine dans son conflit armé avec la Russie. La Maison Blanche a jugé cette requête "risible".
La stratégie des démocrates de faire durer le procès rappelle celui de Bill Clinton en 1999, qui avait duré cinq semaines. Chuck Schumer entend ainsi fixer “un calendrier précis pour que chaque partie présente son argumentation”, selon le New York Times.
Dans le camp républicain, Mitch McConnell souhaiterait au contraire organiser “un procès court”, précise le quotidien américain. Sauf que le Donald Trump lui-même s'est dit favorable à “un procès long”, pendant lequel l'occasion lui serait donnée de se défendre avec véhémence “contre ce qu’il appelle une 'supercherie'".
En dénonçant en boucle une "chasse aux sorcières", le président compte en effet capitaliser sur cet "impeachment" pour exacerber le sentiment d'injustice auprès de sa base électorale. Une stratégie à haut risque, mais qui peut aussi rapporter gros : sa réélection en novembre 2020.
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