Il est l'un des derniers vétérans du 6 juin 1944. Le soldat américain Walter Hurd a aujourd'hui 94 ans, l’allure frêle, mais l’esprit encore très clair. Il nous a reçu il y a quelques jours dans sa petite ville de Punxsutawney, en Pennsylvanie. Il y a grandi et c’est de là qu’il est parti à la guerre alors qu'il n’avait pas 20 ans.
Le soir du 5 juin 1944, il ne savait pas que le débarquement était imminent. Il jouait aux cartes avec ses frères d'armes, et se souvient avoir entendu un lieutenant dire : "Ces gars sont contents de jouer aux cartes là, ils ne savent pas qu’ils vont mourir".
Son régiment a ensuite été emmené à l’aéroport, pour franchir la Manche, alors qu’il faisait encore nuit. Lui qui était parachutiste a sauté près de Sainte Mère Église, dans la nuit, aux premières heures du 6 juin 1944. Walter Hurd est donc l’un des premiers Américains à avoir franchi le sol de France avant que le Débarquement par la mer ne débute.
Ses souvenirs des premières heures de cette date historique sont encore frais dans sa tête.
La terreur, l’odeur affreuse de la mort, une multitude de cadavres, des carcasses de vache, un de ses camarades abattu d’une balle entre les deux yeux, Walter Hurd se souvient de ce jour comme si c'était hier.
Il affirme s'en être sorti parce qu’il était un garçon de ferme qui connaissait les bois et qui savait écouter. "Vous leur tirez dessus, ou ils vous tirent dessus", souligne-t-il. Il raconte aussi le reste de la guerre, la bataille des Ardennes, la marche jusqu’à Berlin, où il est tombé amoureux d’une Allemande.
Avec émotion, il dévoile qu'il aurait voulu l’épouser, mais ses supérieurs lui ont interdit de la fréquenter, car ils n’était pas supposés fraterniser avec l’ennemi.
En évoquant ses camarades abattus, il se remémore les durs moments où il devait abandonner les corps, les dépouiller même pour récupérer le kit de premier secours, qui pourrait toujours servir. Il a aussi donné des bottes d’un autre Américain à un vieux Français aux sabots de bois.
Walter Hurd a aussi gardé sa plaque d’identification militaire, qui date donc de plus de 75 ans. Celle qu’il avait autour du cou le 6 juin 1944 est devenu son porte-clé, qu'il porte tous les jours sur lui.
Quand il est rentré en Pennsylvanie, il n’a raconté à presque personne qu’il avait participé au débarquement en Normandie. Pendant 75 ans, il a conservé cette plaque avec son nom, son numéro, un petit A pour son groupe sanguin et un P comme protestant. Walter Hurd est de retour en Normandie cette semaine, où il va recevoir Légion d’Honneur des mains du président de la République française, Emmanuel Macron. Pourtant, il affirme avec modestie qu'il "ne veux aucune gloire, rien de tout ca (…) J’étais là, c’est tout".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte