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Henri-Jean Renaud à Saint-Mère-Église en avril 2019
Crédit : Frédéric Veille
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5 juin 1944. 23h. C’est le couvre feu. Sainte-Mère-Église s’apprête à vivre une nuit pas ordinaire. Alors que dans le ciel, le vrombissement des avions est de plus en plus fort, une maison s’embrase sur la place du village. Le maire, les pompiers mais aussi quelques civils réquisitionnés par les Allemands forment une chaîne humaine pour circonscrire l’incendie.
"À 0h30, ils lèvent les yeux au ciel et aperçoivent les premiers Américains largués au dessus de la péninsule du Cotentin, explique Magali Mallet, directrice de l’Airborne Museum. À 1h15 un groupe de parachutiste de la F Company du 505e régiment d'infanterie arrive sur la place du village. Les Allemands ouvrent le feu. Une grande majorité meurent avant d'avoir touché le sol, certains finissent pendus dans les arbres, l’un d’eux péri dans le brasier."
Seuls huit d’entre eux survivent. Les autres, Henri-Jean Renaud, 10 ans à l’époque, les découvre aux premières lueurs du jour en se rendant sur la place du village en compagnie de son père, le maire Alexandre Renaud. "Il y avait un parachutiste dont le parachute était pris dans les hautes branches. Il avait les pieds à hauteur de mon nez. C’était la première fois que je voyais un mort. Mais au bout d’une demi heure, on a commencé à entendre les premières ripostes allemandes. Alors, les Américains nous ont fait signe de dégager".
Les obus tombaient, c’était la guerre mais on était libéré
Andrée
Très vite les combats reprennent au village. Andrée, 19 ans et enceinte de son premier enfant à l'époque, vivait dans une ferme à cinq kilomètres de Sainte-Mère-Église. "Des obus tombaient sur le village, alors on a eu une centaine de réfugiés à la ferme, se souvient-elle. On nous envoyait les blessés civils. On était pris par l’action, si bien qu’on n'avait plus peur de rien. Les obus tombaient, c’était la guerre mais on était libéré".
Sainte-Mère-Église fut effectivement l’une des premières communes libérées en France. Mais à quel prix ? Jean Quettier, le maire actuel de la commune normande aime rappeler : "À Sainte-Mère-Église, il y a eu 14.797 soldats enterrés dans les trois cimetières provisoires. Quel prix humain faut-il payer pour se débarrasser d’une idéologie aussi oppressante que le nazisme ? Est-ce qu’on saura regarder ça pour ne pas retomber dans le même travers ? C’est quand même une question que je me pose souvent. Sainte-Mère-Église fut libérée après 40 heures de combats.
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