À nouveau des chiffres spectaculaires du chômage aux États-Unis frappés par la plus grave crise économique de leur histoire à cause du virus. 6,6 millions de demandeurs d’emploi en plus, ce qui fait presque 17 millions de chômeurs supplémentaires.
En 15 jours ouvrés, cette crise financière a détruit d’avantage d’emplois qu’un an et demi de récession lors de la crise financière de 2008. Et ce n’est pas terminé puisque plusieurs études estiment qu’environ 45 millions d’américains pourraient perdre leur emploi, ce qui porterait le taux de chômage à un niveau jamais atteint dans l’histoire américaine, même lors de la Grande Dépression après la crise de 29. On estime que les trois quarts des salariés des restaurants, des hôtels et autres industries de l’accueil, ont perdu ou vont perdre leur emploi.
Des restaurants qui n’avaient pas voulu licencier leurs employés mi-mars en pensant pouvoir avoir les reins solides pour tenir quelques semaines se rendent compte que l’activité économique n’est pas sur le point de repartir à une vitesse normale. Le patron d’une chaine de restauration prédit qu’un quart des restaurants américains ne rouvriront pas, même quand l’activité repartira.
Aux États-Unis, il n’y a pas de dispositif de
chômage partiel comme en France. Il y a bien un dispositif qui s’appelle furlough, qui sur le papier
rappelle le chômage partiel, et beaucoup d’entreprises y ont recours. Les
salariés qui ne sont plus payés peuvent s’inscrire au chômage, et donc ils
comptent dans les chiffres que je vous ai cité, mais ils continuent
généralement à bénéficier de leur assurance santé, et quand l’entreprise
repartira, ils retrouveront leur poste.
Mais beaucoup d’entreprises ne peuvent pas tenir très longtemps en payant pour l’assurance santé, et donc certains employés qui avaient ainsi "furloughed" ont depuis été simplement licenciés. Je parlais à un
haut fonctionnaire français en poste ici aux États-Unis qui faisait remarquer
que le dispositif français, allemand et d’autres pays européens de chômage
partiel est évoqué avec intérêt dans la presse américaine.
Tout cela déclenche une vague de pauvreté gigantesque. Parmi les images les plus frappantes de cette crise, celles prises il y a quelques heures par la presse locale de San Antonio, une ville plutôt prospère du Texas.
Une banque alimentaire avait annoncé une distribution sur un parking. Des milliers de voitures se sont présentées, on estime qu’il y avait 10.000 personnes. Tellement de monde qu’il a fallu aligner les voitures comme des briques sur un mur. On dirait le parking des véhicules sortis d’une usine automobile. Certains sont arrivés la veille au soir pour être certains de pouvoir être servis.
Les images prises par drones sont impressionnantes, tous ces petits rectangles alignés. Et ça rappelle une autre image d’il y a quelques heures, des rectangles qui sont en fait les premiers cercueils entassés dans une fosse commune ici à New York. Ces deux images juxtaposées sont la double face de cette crise ici.
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