1. Accueil
  2. Actu
  3. International
  4. Corée du Sud : le président suspendu Yoon Suk Yeol a été arrêté
4 min de lecture

Corée du Sud : le président suspendu Yoon Suk Yeol a été arrêté

Après une première tentative infructueuse, les enquêteurs ont annoncé avoir arrêté le président suspendu Yoon Suk Yeol, ce mercredi, près d'un mois et demi après avoir plongé le pays dans le chaos politique.

En Corée du Sud, les enquêteurs et policiers tentent, pour la deuxième fois, d'arrêter le président suspendu.
Crédit : YASUYOSHI CHIBA / AFP
Nathan Joubioux & AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le feuilleton judiciaire se poursuit pour Yoon Suk Yeol, en Corée du Sud. Ce mercredi 15 janvier, le président suspendu a été arrêté, ont annoncé les autorités à l'issue d'un assaut sur sa résidence, près d'un mois et demi après sa tentative ratée d'imposer la loi martiale, plongeant le pays dans le chaos politique.

L'équipe menant les investigations "a exécuté un mandat d'arrêt contre le président Yoon Suk Yeol à 10 h 33 (2 h 33, heure française)", a indiqué celle-ci dans un communiqué, à l'issue d'un assaut sur sa résidence. Yoon Suk Yeol, visé par une enquête pour "rébellion" pour son coup de force, est le premier président sud-coréen en exercice à être arrêté.

Dans un message vidéo, le président suspendu a déclaré qu'il avait accepté de se soumettre à l'interrogatoire du Bureau d'enquête sur la corruption "pour éviter toute effusion de sang malheureuse", mais assure ne pas reconnaître la légalité de celle-ci.


L'opposition a salué cette arrestation, qui est "le premier pas" vers "le retour à l'ordre constitutionnel de la démocratie et de l'état de droit", a déclaré Park Chan-de, chef des députés du Parti démocrate au Parlement.

Au moins un blessé

C'est la deuxième fois que les effectifs du CIO et la police tentent d'arrêter Yoon Suk Yeol. Ils avaient précédemment été bloqués par des personnes non identifiées. Yonhap faisait alors état d'une "impasse" avec le Service de sécurité présidentiel (PSS), chargé de protéger les chefs de l'État.


Pour cette deuxième descente qui s'annonçait extrêmement tendue, la police a décidé de ne pas porter d'armes à feu, se limitant à des gilets pare-balles, ont expliqué les médias locaux.


Les enquêteurs, qui ont prévenu qu'ils appréhenderaient quiconque ferait obstruction, ont été pris dans un "affrontement physique alors qu'ils essa[yaient] d'entrer par la force dans la résidence présidentielle", a affirmé Yonhap, sans dire qui était impliqué dans le camp adverse. Des coups de poing ont volé des deux côtés, selon une journaliste de l'AFP.

Au moins une personne a été blessée après être tombée durant cette altercation et a été exfiltrée par les pompiers, selon des images télévisées.

Le chef par intérim du PSS arrêté

Des photos de l'AFP montrent des dizaines d'officiers portant des inscriptions "police" et "CIO" à l'intérieur du complexe résidentiel du président Yoon. On les voit remonter les routes qui mènent à sa résidence, à flanc de colline, en tenant des échelles, après avoir pénétré dans le complexe par au moins deux entrées différentes, a constaté un journaliste de l'AFP. Une fois à l'intérieur, les policiers ont franchi une "deuxième barricade" en contournant des bus garés pour bloquer le passage, puis une troisième barricade, a rapporté Yonhap.

Des milliers de partisans de Yoon Suk Yeol sont massés devant chez lui, certains chantant "Mandat illégal !", en référence au mandat d'arrêt visant le dirigeant. Quelque 30 députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de Yoon Suk Yeol sont également sur place pour protéger leur leader, a indiqué Yonhap.

Le CIO et la police ont commencé à disperser la foule pro-Yoon barrant le passage, selon des images de l'agence, qui a ajouté que la police allait arrêter le chef, par intérim, du PSS en raison de l'obstruction à laquelle se livre cette unité.

Loi martiale

Le pays est plongé dans le chaos politique depuis le coup de force du très impopulaire Yoon Suk Yeol, suspendu depuis le 14 décembre suite à l'adoption par l'Assemblée nationale d'une motion de destitution contre lui. Le président, suspendu de ses fonctions, risque son poste et est poursuivi pour "rébellion" pour avoir installé brièvement la loi martiale le 3 décembre, une mesure choc qu'il avait justifiée par sa volonté de protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes" et d'"éliminer les éléments hostiles à l'État".

Au sein d'un Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés avait rapidement contrecarré ses plans en votant un texte exigeant la levée de cet état d'exception. Mis sous pression par les élus, des milliers de manifestants pro-démocratie et contraint par la Constitution, Yoon Suk Yeol avait dû obtempérer.

Procès en cours

Désormais, Yoon Suk Yeol peut être maintenu en garde à vue pendant 48 heures en vertu du mandat en cours. Les enquêteurs devront en demander un nouveau pour éventuellement prolonger la détention du dirigeant, qui n'a répondu à aucune des convocations de la justice.

L'équipe juridique de Yoon Suk Yeol, un ancien procureur vedette, juge le mandat d'arrestation "invalide".

Mardi, la Cour constitutionnelle a formellement lancé le procès en destitution du dirigeant conservateur, avec une première très courte audience. Yoon Suk Yeol ne s'est pas présenté, invoquant des "inquiétudes" concernant la sécurité. Le procès continuera même sans lui, avec une deuxième audience prévue ce jeudi. La Cour a jusqu'à la mi-juin pour décider de l'avenir de Yoon Suk Yeol, toujours officiellement le président en attendant le verdict. La juridiction pourra soit le démettre définitivement, soit le rétablir dans ses fonctions.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte