En Corée du Sud, la loi martiale a été levée dans la nuit du 3 au 4 décembre par le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, qui l'avait proclamée quelques heures plus tôt, en accusant l'opposition de constituer des "forces hostiles à l'État".
L'annonce avait suscité inquiétude et désapprobation dans le monde, notamment des États-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord et à la Chine. Le Parlement sud-coréen, dominé par l'opposition, avait voté la levée de la loi martiale, s'opposant frontalement au président, sous la pression des militaires et soutenu par des manifestants qui clamaient "Arrêtez Yoon Suk Yeol!". Le gouvernement a finalement approuvé dans la nuit la levée de cette mesure d'exception, a affirmé l'agence nationale Yonhap, peu après une déclaration du président à la télévision qui annonçait que les troupes déployées dans Séoul allaient regagner les casernes.
"Il y a eu une demande de l'Assemblée nationale pour lever l'état d'urgence, et nous avons procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale", avait déclaré Yoon Suk Yeo. "Nous allons accéder à la requête de l'Assemblée nationale et lever la loi martiale lors d'une réunion du gouvernement", avait-il ajouté, suscitant aussitôt des cris de joie des manifestants réunis devant le Parlement.
L'imposition, plus tôt dans la journée, de la loi martiale, impliquait la suspension de la vie politique et la mise sous scellés du Parlement. L'Assemblée, dominée par l'opposition, avait voté la levée de la loi martiale et déclaré la décision du président invalide, mais l'armée avait souligné qu'elle n'obéirait qu'aux décisions du président.
Le chef de l'opposition sud-coréenne Lee Jae-myung avait qualifié la loi martiale d'"illégale" et a appelé la population à se rassembler devant le Parlement en signe de protestation. Des centaines de personnes avaient entendu son appel et avaient afflué devant le Parlement, vers 1h du matin. Grâce aux manifestants, 190 députés avaient réussi à entrer dans l'Assemblée et avaient voté à l'unanimité contre la loi martiale.
La loi martiale n'avait plus été instaurée en Corée du Sud depuis le processus de démocratisation enclenché à la fin des années 1980, y compris à des périodes de vives tensions, comme en 2016, lorsque des millions de manifestants ont obtenu la destitution de la présidente Park Geun-Hye, sur fond de scandale de corruption.
Elle avait été décrétée pour la dernière fois le 17 mai 1980, lors du coup d'État militaire du général Chun Doo-hwan. Le lendemain, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues de Gwangju (Sud-Ouest), haut lieu traditionnel de la contestation, pour protester contre le coup d'État. Les manifestations avaient été réprimées dans un bain de sang. La loi martiale avait été levée en janvier 1981.
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