Conférence des Nations unies sur l'océan : quel est son but ? La réponse de Jean-Marc Jancovici

La conférence des Nations Unies sur l'océan se tient à partir de lundi 9 juin à Nice. Les Nations Unies s'emparent de la question océanique, car l'océan n'appartient à personne au-delà de la limite des 200 milles nautiques d'une côte. Tout ce qui est avant 200 milles nautiques est régi par les États qui sont les États côtiers. 

Si on veut préserver quelque chose au-delà de 200 milles nautiques ou favoriser certains types de comportements, comme interdire les dégazages, ne pas pêcher les baleines, ne pas aller miner des nodules polymétalliques, on doit se mettre d'accord. 

L'une des pressions qui s'exerce sur l'océan, c'est la pêche et la surpêche. L'océan est une source de protéines animales importante pour une large partie de l'humanité. Les stocks de poissons sont surexploités. On ne leur laisse pas le temps de se reproduire avant d'aller les pêcher. 

Le deuxième défi environnemental est la pollution. Une très large partie des pollutions terrestres finissent dans l'océan, comme les résidus d'engrais, les plastiques, mais également de nombreuses pollutions chimiques. Elles sont charriées par les rivières ou charriées par l'eau de pluie et ensuite, ça finit dans l'eau de mer. 

Baisser les émissions de CO2

À lire aussi

tempête

VIDÉO - Découvrez les images de la houle cyclonique qui touche le littoral atlantique

Un troisième défi environnemental est le réchauffement climatique ou plus exactement les émissions de CO2. Elles ont deux effets : une partie du CO2 est captée par l'océan, c'est le fameux puits de carbone océanique. Mais cela a une conséquence, ça acidifie l'océan, ce qui est un problème pour tous les micro-organismes qui ont besoin de fabriquer des petites coquilles en calcaire. 

L'autre défi, c'est que l'eau océanique se réchauffe. On sait maintenant qu'on a des canicules marines, par exemple en Méditerranée. Et à ce moment, c'est dommageable pour les espèces qui s'y trouvent. Quand l'eau se réchauffe trop, les coraux peuvent blanchir, puis mourir. 

Nous n'avons qu'une seule chose à faire, c'est baisser les émissions de gaz à effet de serre. Il n'est pas possible d'adapter l'océan à une hausse des émissions de gaz à effet de serre. Il n'y a pas de solution locale qui permet de s'en prémunir localement. 

On ne peut pas imaginer, comme pour l'agriculture où on irrigue, faire des choses particulières, locales, dans l'océan. Là, la seule chose à faire, malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, si on veut limiter les nuisances, c'est de baisser le plus vite possible les émissions de gaz à effet de serre planétaires.