La préservation de l’eau et des zones humides est une priorité pour la SNCF. Dans une démarche de développement durable, le groupe ferroviaire emploie des méthodes innovantes, lui permettant de se placer en première ligne dans la transition écologique et énergétique.
"La protection de l’environnement et de la biodiversité est l’une des priorités de la nouvelle politique de transition énergétique et écologique du groupe SNCF", nous explique Stéphanie Zieger-Morisson, responsable du pôle "Biodiversité" au sein de SNCF Réseau. Le sujet de notre empreinte au sol et de son impact sur les espaces naturels est effectivement devenu un sujet de grande importance pour SNCF Réseau comme pour la société dans son ensemble.
"La protection de l’environnement et de la biodiversité est une des priorités de la nouvelle politique de transition énergétique et écologique du groupe, c’est inscrit au cœur de notre projet d’établissement", souligne la responsable.
Entre les années 60 et aujourd’hui, les zones humides (marais, tourbières, prairies humides, …) ont perdu près de la moitié de leur surface en France. Cette tendance se poursuit aujourd’hui, malgré une prise de conscience de la nécessité de préserver ces espaces aquatiques. "On se doit de protéger les zones humides", souligne Olivier Guittet, responsable du pôle "Eau et Environnement industriel" chez SNCF Réseau, joint par RTL.fr
Pour protéger ces espaces, SNCF Réseau IDF va dans un premier temps les cartographier afin de connaître leurs emplacements. Ensuite et sur certaines seulement, dans une démarche tournée vers le territoire et la réinsertion par l’emploi, nous mettons en place un chantier d’insertion pour "enlever les espèces exotiques envahissantes et les espèces non-hydrophiles comme les ronces, et enlever aussi les déchets. Nous replantons ensuite les espèces locales", poursuit le responsable.
Autre mesure d’envergure pour protéger l’environnement, dont les zones humides, l’abandon des produits phytosanitaires. À la fin de l’année 2021, SNCF Réseau n’utilisera plus de glyphosate pour désherber et plus aucun produit phytosanitaire à terme. Pour Olivier Guittet, cette échéance n’est pas une contrainte mais plutôt une continuité dans le projet de transition écologique, "nous avons déjà divisé par deux en 10 ans entre 2008 et 2018 notre consommation de phytosanitaires, on est passé à 0,1% de la consommation française". Pour remédier à cette contrainte, la société se penche sur les produits de biocontrôle, des produits naturels et respectueux de l’environnement.
Désherber sans polluer, voilà le défi que s’est imposé SNCF Réseau. Alors, pour réduire l’usage de produits phytosanitaires, la SNCF s’est tournée vers les herbivores mais pas n’importe lesquels. En fonction du terrain et de la végétation à traiter, des moutons, des chèvres, des vaches ou encore des poneys remplacent les pesticides.
Au-delà de l’aspect écologique, l’éco-pâturage présente de nombreux avantages : moins de nuisances sonores, une efficacité accrue contre les plantes invasives mais aussi un coût avantageux. Utiliser les bêtes pour débroussailler coûte en moyenne 30% moins cher.
Les herbivores contribuent ainsi à limiter la prolifération de plantes invasives comme la renouée du Japon, par exemple, qui croit à une vitesse très élevée aux alentours des zones humides. De plus, elle nuit à la croissance des autres espèces. Pour lutter contre ce fléau, SNCF Réseau a engagé une petite équipe de mouton d’Ouessant, à l’appétit intarissable. En dévorant ces plantes, les animaux les empêchent également d’envahir les voies ferrées.
"Conformément à l’article L211-1 du code de l’environnement, la SNCF promeut la récupération de l’eau pluviale ou des eaux usées avec les procédés qui le permettent", rapporte le responsable du pôle "Eau" de SNCF Réseau.
Pour ce faire, un processus de récupération est mis en place, "nous récupérons l’eau qui ruisselle sur les toits, qui passe par les chéneaux ou les gouttières, nous réalisons un picage sur cette gouttière puis nous remplissons les cuves", résume Olivier Guittet. Toutefois, il existe plusieurs restrictions, "il faut qu’on ait un filtre sur la récupération à la gouttière et tout doit se faire en circuit fermé pour éviter que les insectes ou de petits animaux ne s’infiltrent dans les cuves". Une fois cette eau pluviale stockée dans lesdites cuves, elle peut avoir plusieurs utilités notamment dans le lavage de nos engins travaux, des gares et les ateliers de nettoyage et de maintenance des trains.
Financièrement, cette pratique n’est toujours pas viable étant donné le prix actuel de l’eau potable en France, l’un des plus bas en Europe. "Économiquement, on n’est pour l’instant pas très gagnant par rapport à l’eau potable. Tout l’intérêt est de diminuer la consommation d’eau potable et donc notre impact sur cette ressource", conclut Olivier Guittet.
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