Climat : les premiers réfugiés climatiques belges toujours hantés par les inondations

La COP28 touche à sa fin ce mardi 12 décembre. Les dirigeants des pays du monde entier sont toujours à Dubaï avec l’objectif de tenter d’endiguer le dérèglement climatique. Et pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour déjà en sentir les effets. Le nord de la France était frappé il y a moins d’un mois par des inondations géantes. Il faudra des mois pour se relever. Un drame qui avait déjà touché la Belgique il y a deux ans, la région de Liège ne s’est toujours pas remise du passage d’une inondation géante, elle avait fait 39 morts.

C’est la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire du pays et la première grande catastrophe climatique du XXIe siècle pour la Belgique. Depuis, de nombreux habitants n’ont toujours pas pu rentrer chez eux. Des façades arrachées, des routes détruites, des ponts impraticables, des maisons abandonnées… À Verviers, tout près de Liège, les bords de la rivière rappellent l’ampleur de la catastrophe qui a ravagé la région. Cette commune de 50.000 habitants compte six morts, emportés par les eaux. Les survivants restent hantés par les images de cette nuit.

Alex a failli perdre sa fille de 12 ans. "On voit l'eau qui monte et on est impuissant. J'avais de l'eau jusqu'au cou et j'ai dû sortir en catastrophe. À un moment, il y a eu une vague qui est arrivée, j'ai juste eu le temps de la rattraper par la capuche parce que sinon elle se faisait emporter", témoigne-t-il. Deux ans et demi plus tard, la famille n’a toujours pas pu rentrer chez elle. "Tout est cassé, tout est à faire, il y a trois ans que c'est là. C'est des ruines", déplore Alex.

"J'ai dû tout quitter à cause du dérèglement climatique"

Encore aujourd’hui, quand la pluie tombe, les habitants angoissent. Dans la rue d’Alex, une dizaine de voisins ont finalement préféré partir après avoir reconstruit leur maison. Plusieurs communes ont connu ce phénomène d’exode après l’inondation. Bernadette a choisi de quitter sa maison de Chaudfontaine, à une vingtaine de kilomètres de Verviers. Elle vit désormais au 7e étage d’un immeuble à Liège. Et se considère comme l’une des premières réfugiées climatiques de Belgique. "Je ne me sentais vraiment pas de retourner vivre là-bas. J'ai dû partir de ma maison, j'ai dû tout quitter à cause du dérèglement climatique, à cause de cette inondation exceptionnelle", confie-t-elle.

L’eau de la Vesdre, qui traverse la ville, est montée jusqu’à trois mètres. Dans la vallée, une quarantaine de personnes sont décédées. Rien qu’à Verviers plus de 5.000 bâtiments ont été détruits. Le traumatisme est immense, pour la population, et pour les pouvoirs publics.  

Adapter la ville aux catastrophes à venir

Passé le choc, c’est une mesure spectaculaire qu'une dizaine de communes de Wallonie ont décidé de prendre : des rues entières vont être rasées pour limiter les catastrophes prochaines. Selon les scientifiques, la région pourrait connaître plusieurs épisodes de pluies très intenses dans les 25 prochaines années.

Alexandre Loffet, le bourgmestre de Verviers, préfère se préparer pour limiter les dégâts. "On est vraiment dans l'adaptation, c'est-à-dire permettre de continuer à vivre à proximité d'une rivière, en tenant compte du fait qu'il y a un risque d'augmentation des phénomènes extrêmes", explique-t-il. 

Depuis deux ans, des experts travaillent à redessiner complétement la zone pour adapter la ville à de potentielles futures inondations et limiter la montée des eaux. "Il faut plus de place pour la rivière, donc moins de bâtiments le long de la rivière, plus d'espace de débordement et d'absorption de l'eau. Ce qu'on fait : démolir des bâtiments le long du cours d'eau pour que le cours d'eau ait plus de place, qu'il reprenne sa place. On recommande de recréer des berges écologiques, des bassins de rétention... Il y a des endroits où l'on nous conseille une végétation spécifique qui garde l'eau", énumère le bourgmestre.. 

Des mesures saluées par les spécialistes du climat, qui poussent les pouvoirs publics à débétonniser depuis des années.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info