L'Humanité doit mettre fin à sa "guerre contre la nature." Ce sont les mots prononcés dimanche 1er décembre par Antonio Guterres, à la veille de l'ouverture de la conférence climat de l'ONU (COP25) à Madrid. Le secrétaire général des Nations unies a donné le ton pour ce nouveau sommet pour l'environnement. Le slogan qui résume cette nouvelle COP : "Time for action".
"Depuis des décennies, l'espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup. Nous devons mettre fin à notre guerre contre la nature et la science nous dit que nous pouvons le faire", a affirmé Antonio Guterres lors d'une conférence de presse. Le secrétaire général de l'ONU dénonce également les engagements "totalement insuffisants" de la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Initialement prévue au Chili mais annulée suite à la violente crise sociale que traverse le pays, cette COP25 a un rôle important. Celui d'assurer la mise en place de l'accord de Paris, décidé en 2015, mettre en place des marchés du carbone et au mieux, revoir à la hausse les ambitions que les pays doivent atteindre.
Il reste plus qu'un an aux 196 pays signataires de l'accord de Paris 2015 pour respecter leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'objectif est d'agir dans le but de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Pour s'y tenir, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année, dès l'an prochain, jusqu'à 2030.
Outre l'entrée en vigueur l'accord de 2015, les pays ne pourront pas échapper au marché de crédits carbone. Épineux pour beaucoup, c'était le sujet principal de la COP24 à Katowice. Il sera remis sur la table lors de cette COP25. Certains craignent que ces échanges de crédits deviennent des "droits à polluer" pour les États qui ne font aucun effort.
Jusqu'ici, les efforts ont été beaucoup trop faibles selon les scientifiques. Au rythme auquel nous allons actuellement, la température augmentera de 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle. Et même si les pays respectent à la lettre leurs engagements, la hausse est inévitable. Le mercure s'élèvera à + 3°C.
Beaucoup de pays sont encore hostiles à la réduction de leurs émissions de CO2. Et la plupart font partie des plus gros pollueurs. Pour le moment, seuls 68 pays se sont engagés à revoir leurs engagements à la hausse pour 2020. Mais ces pays ne représentent que 8% des émissions mondiales selon des scientifiques.
Le Japon a réaffirmé ne pas vouloir revoir à la hausse ses engagements. La Russie n'a rien publié et les États-Unis sont en bonne voix pour quitter l'accord de Paris l'année prochaine. Les leaders de l'Australie et du Brésil sont également peu préoccupés par la question. Le problème est bien là. Antoni Gutteres s'est adressé à eux : "les plus gros émetteurs mondiaux ne font pas leur part, et sans eux, notre objectif n'est pas atteignable".
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