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C'est quoi les terres rares, le levier stratégique de la Chine face aux États-Unis ?

Les terres rares sont des minerais indispensables au secteur de la haute technologie. La Chine est le premier extracteur mondial.

Sculpture à la gloire des terres rares près d'une région minière, à Baotou en Chine (illustration)

Crédit : Ed Jones / AFP

Le dossier des terres rares, le véritable enjeu de la visite de Trump en Asie

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Des minerais stratégiques. Donald Trump a affirmé, ce jeudi 30 octobre, avoir trouvé un accord avec Xi Jinping sur le dossier des terres rares. Selon le président américain, qui a qualifié la rencontre avec son homologue chinois de "grand succès", Pékin et Washington sont parvenus à un accord d'un an, à renégocier chaque année, sur l'approvisionnement en terres rares.

"L'accord concernant les terres rares est désormais conclu, et c'est valable pour le monde entier", a assuré Donald Trump. Et d'ajouter : "Il n'y a absolument aucun blocage concernant les terres rares, j'espère que ce terme disparaîtra de notre vocabulaire pendant un certain temps."

Quasi-monopole de la Chine

La Chine a confirmé, ce jeudi, avoir accepté de suspendre pour un an les restrictions qu'elle avait imposées le 9 octobre. Pékin avait pris cette décision en réponse à la hausse des droits de douane.

Depuis, selon le New York Times, les entreprises chinoises devaient solliciter l'autorisation du ministère avant d'exporter des équipements de traitement et de la technologie pour les mines et raffineries de terres rares, les usines d’aimants de terres rares et les usines de batteries pour véhicules électriques.

Ces restrictions avaient suscité des inquiétudes dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. En effet, la Chine exerce un quasi-monopole sur les terres rares, assurant plus de 60 % de leur extraction minière et 92 % de leur production raffinée à l'échelle mondiale.

Un enjeu de géopolitique mondiale

Malgré leur nom, les terres rares sont des métaux assez répandus et abondant dans la croûte terrestre. Ces minerais désignent 17 éléments chimiquement similaires, comme le cobalt, le lithium, le néodyme, le dysprosium ou encore le cérium.

Ils sont indispensables pour produire des objets comme des téléphones, les voitures électriques, les avions de chasse ou les missiles. Par exemple, selon la BBC, un seul avion de combat F-35 nécessite plus de 400 kg de terres rares pour ses revêtements furtifs, moteurs, radars et autres composants.

Les smartphones, eux, contiennent jusqu'à 3 grammes de terres rares. Les éoliennes, les panneaux électriques, les équipements médicaux ou encore les machines à laver nécessitent aussi certains de ces métaux.

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Avec ce quasi-monopole, Pékin dispose d'un levier très puissant et domine les négociations commerciales. D'autres pays, dont les États-Unis, investissent massivement pour développer des alternatives aux terres rares, mais il faudrait des années pour rattraper le retard. "

Même si les États-Unis et tous leurs alliés faisaient du traitement des terres rares un projet national, je dirais qu'il faudrait au moins cinq ans pour atteindre la Chine", assure Natasha Jha Bhaskar, du cabinet de conseil Newland Global Group à la BBC.

C'est pour cette même raison que Donald Trump convoite autant le Groenland, terre de glace stratégique riche en minerais. Le président américain lorgne également sur les terres rares présentes en Ukraine, placées au centre de son accord conclu avec Kiev au printemps dernier, sur fond de guerre avec la Russie.

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