Cette semaine commence le processus de sélection du chef du parti conservateur britannique, qui sera automatiquement Premier ministre en juillet prochain. Et ce week-end même, le favori, Boris Johnson, a prévenu : s’il accède au pouvoir, son pays quittera l’Europe le 31 octobre prochain et ne paiera pas la facture du Brexit, sauf si l’Europe consent au Royaume-Uni de meilleures conditions de départ.
Il s'agit d'un montant considérable, 40 à 45 milliards d’euros, que Londres doit régler au budget de Europe, au terme des longues négociations qui ont été conduites ces trois dernières années. Cette somme correspond aux programmes communautaires pour lesquels le Royaume-Uni a donné son accord, du temps où il était membre.
Comme par exemple, les fonds structurels des prochaines années, qui vont soutenir les régions d’Europe les plus défavorisées. Mais aussi les retraites des fonctionnaires européens britanniques, qui vont quitter Bruxelles bien évidemment, et se verront à la charge du gouvernement britannique.
Mais en principe, le Royaume-Uni n'a absolument pas le choix de s'acquitter du remboursement, sans quoi ce serait aux autres pays, la France notamment, de payer ces quarante milliards. Un comble.
En réalité, Boris Johnson veut faire levier de cette dette, probablement pour garantir au Royaume Uni un accès au marché unique. "Si vous ne me donnez pas le droit d’exporter sans taxe les produits britanniques, je ne paierai pas". Une forme de chantage qui présage d’un changement de climat pour le Brexit.
Si Boris Johnson accède au pouvoir, ce qui est probable, les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne vont se durcir. Theresa May, Premier ministre sortant, était peu ou prou entrée dans la logique européenne des négociations de sortie, pilotées, en Europe, par le Français Michel Barnier. Négociations laborieuses certes, mais cadrées, parce que ce dernier avait agité le spectre d’un Brexit sans accord, pour faire rentrer les Anglais dans le rang. Avec ce nouveau Premier ministre, on peut en revanche se trouver dans une confrontation brutale.
Boris Johnson a été journaliste, correspondant a Bruxelles, maire de Londres, et le voilà désormais parlementaire conservateur. Il a été l’un des chefs de file de la campagne pour le Brexit, lors du référendum de 2016. Ce dernier est réputé paresseux et surtout gaffeur.
Par ailleurs, lui qui s'était exprimé au micro de RTL il y a quelques mois, a écrit une biographie de Winston Churchill.
Il a également été un ministre des affaires étrangères calamiteux, jusqu’à l’année dernière. En fait, c’est une sorte de "Trump britannique", mais sans le sens des affaires du milliardaire de l’immobilier. Le Président américain, qui était à Londres la semaine dernière, en a d’ailleurs fait grand compliment, en évoquant avec lui la perspective d’un accord commercial entre l’Angleterre et les États Unis.
C’est le plan des Brexiters depuis le début : faire du Royaume-Uni, grâce à des conditions fiscales et sociales très avantageuses pour les entreprises, une sorte de Singapour de l’Atlantique. Une plateforme exportant en Asie et en Amérique, en tournant le dos à l’Europe.
Boris Johnson a mentionné tout récemment son programme fiscal dans une interview. Il ressemble à s’y méprendre à celui de Donald Trump, avec une forte baisse d'impôts pour les contribuables les plus riches. Entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large : ces mots de Churchill, qui datent de plusieurs décennies, vont probablement retrouver une certaine actualité.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte