Boeing 737 MAX : crashs, fuselage détaché, interdiction de vol... un avion victime de nombreuses défaillances

Après l'accident d'Alaska Airlines, qui a vu l'une des portes d'un de ses Boeing 737 MAX être aspirée peu après son décollage, des enquêtes menées par les compagnies aériennes américaines United Airlines et Alaska Airlines ont montré des éléments mal fixés sur de nombreux appareils.
C'est l'agence américaine de l'aviation civile (FAA) qui avait demandé des inspections sur 171 Boeing 737 MAX 9. Tous sont cloués au sol dans l'attente de ce passage en revue. Plusieurs milliers de vols ont déjà été annulés. Ce n'est pas la première fois que l'avionneur américain rencontre ce genre de problèmes. 

En décembre dernier, Boeing avait déjà recommandé aux compagnies équipées de 737 MAX de vérifier le système de contrôle du gouvernail. À l'époque, une compagnie avait constaté qu'un écrou manquait sur l'un de ses avions. Selon la FAA, Boeing avait également observé un autre écrou mal vissé, au même emplacement, sur un appareil non encore livré.

Depuis l'accident d'Alaska Airlines, vendredi 5 janvier, certaines compagnies aériennes se lâchent concernant le constructeur. Dans le Financial Times, le dirigeant de Ryanair, Michael O'Leary, a estimé que Boeing, mais aussi Airbus, doivent "améliorer considérablement" leurs contrôles qualité. De son côté, le président d'Emirates, Tim Clarks, a affirmé dans un entretien accordé à Bloomberg que Boeing a "des problèmes de contrôle qualité depuis longtemps maintenant". 

Les regards se portent sur Spirit Aerosystems, un sous-traitant de Boeing, qui produit l'élément en cause. Cette entreprise est l'un des plus grands fabricants mondiaux de structures d'avion : fuselages, ailes, nacelles… C'est un fournisseur crucial pour Boeing puisqu'il produit aussi des éléments essentiels des Boeing 737 et 787.

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Ce n'est pas la première fois que les Boeing 737 MAX sont pointés du doigt. Le 29 octobre 2018, un avion de la compagnie indonésienne Lion Air s'est écrasé en mer une dizaine de minutes après avoir décollé de Jakarta, tuant les 189 personnes à bord. Il s'agit du premier accident majeur impliquant un Boeing 737 MAX, la toute dernière version des 737, introduite en 2017.

Moins de cinq mois plus tard, le 10 mars 2019, ce même appareil, mais cette fois-ci de la compagnie Ethiopian Airlines s'écrase à son tour quelques minutes après son décollage d'Addis-Abeba. Les 157 passagers et membres d'équipage périssent dans l'accident. Deux jours après, la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) avait indiqué que "les autorités françaises (avaient) pris la décision d'interdire tout vol commercial effectué sur un Boeing 737 MAX à destination, au départ ou survolant le territoire français".

Après ces crashs, partout dans le monde, la flotte des Boeing MAX est immobilisée pendant vingt mois, le temps que les enquêteurs déterminent les défauts de l'appareil. Les enquêtes des autorités indonésiennes et éthiopiennes mettent en cause le logiciel anti-décrochage MCAS. Le régulateur américain détecte un problème sur le microprocesseur de gestion des systèmes de vol et un défaut sur les câblages électriques. Quelques jours plus tard, les livraisons sont arrêtées, avant que la production ne soit suspendue, entre janvier et mai 2020. Les MAX ne seront réautorisés à voler que le 18 novembre 2020.

En 2021, deux autres événements étaient également venus toucher Boeing. Le 26 février, un 777 de la compagnie russe Rossiya avait dû faire un atterrissage d'urgence à Moscou après un problème de moteur. La semaine précédente, le turboréacteur gauche de ce même appareil de la United Airlines avait commencé à prendre feu et à se désintégrer quelques minutes après le décollage.

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