La pression s'accentue un peu plus sur le Boeing 777, dans l'oeil du cyclone depuis un spectaculaire incident aérien la semaine dernière. Ainsi, mardi 23 février le gendarme américain de l'aviation (FAA) a ordonné mardi un examen approfondi des pales de moteurs des modèles similaires à celui qui a connu l'incident en question. Les contrôles visent à détecter d'éventuelles fissures, avant que l'appareil puisse éventuellement revoler.
La FAA pourrait, en fonctions des résultats et autres éléments de l'enquête, imposer des inspections plus fréquentes sur ces moteurs manufacturés par Pratt & Withney, a précisé l'organisation dans un communiqué. Le patron de la FAA, Steve Dickson, avait indiqué dès dimanche avoir demandé à son équipe d'experts en sécurité aérienne de publier une consigne de navigabilité d'urgence qui exigerait des inspections immédiates ou approfondies des avions Boeing 777 équipés de certains moteurs Pratt & Whitney PW4000.
Samedi, lors du décollage de l'aéroport de Denver aux États-Unis, un appareil de la compagnie United Airlines avait vu son réacteur prendre feu et perdre son carénage. Alors que le Boeing regagnait la piste en urgence, une pluie de débris était tombée sur une zone résidentielle de la ville.
Selon les premières conclusions de l'enquête menée indépendamment par le bureau américain en charge de la sécurité des transports, le NTSB, les dommages constatés sur place sont compatibles avec une "fatigue du métal" des pales de la soufflante du moteur fabriqué par Pratt & Whitney.
"Après avoir examiné les données disponibles et pris en compte d'autres facteurs de sécurité, la FAA a déterminé que les exploitants devaient effectuer une inspection par imagerie thermo-acoustique des grandes pales de la soufflante en titane situées à l'avant de chaque moteur", a indiqué la FAA mardi. Cette technologie peut en effet "détecter des fissures sur les surfaces intérieures des pales creuses du ventilateur ou dans des zones qui ne peuvent pas être vues lors d'une inspection visuelle", a expliqué le régulateur.
Du côté de l'aviateur Boeing, on avait indiqué dès lundi que les appareils concernés étaient immobilisés en attendant les expertises et plus d'informations. La décision concerne 128 appareils, dont 59 avions en réserve. Les 69 en service se trouvent chez United Airlines, Japan Airlines, All Nippon Airways, Asiana et Korean Air. En 2018 déjà, à la suite d'un incident sur un appareil United Airlines lors d'un vol entre San Francisco et Honolulu, la FAA avait renforcé les inspections en imposant un examen tous les 6.500 vols.
L'organisation a révélé lundi avoir envisagé de durcir encore les inspection après une avarie similaire sur un vol de Japan Airlines en décembre 2020. Mais elle ne l'avait pas encore fait quand est survenu l'incident samedi. La FAA prévoit de partager ses informations avec les autres régulateurs de l'aviation dans le monde.
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