C'est carnet de note et stylo à la main qu'Alexandre Loukachenko s'est rendu à Sotchi lundi 14 septembre pour rencontrer Vladimir Poutine. Acculé par un soulèvement populaire sans précédent qu'il ne parvient pas à étouffer, malgré la répression et les arrestations d'opposants, depuis sa réélection contestée du 9 août dernier, l'autocrate biélorusse cherche à tout prix à se maintenir au pouvoir.
Pour cela, il n'a plus d'autre choix que d'obtenir le soutien du Kremlin, et d'exposer à la face du monde son allégeance à Moscou. Car c'est bien Vladimir Poutine qui tient actuellement le destin de la Biélorussie entre ses mains. Et pour l'instant, en attendant qu'une alternative politique solide se profile, le président russe n'entend pas se passer de Loukachenko, à qui il a réitéré publiquement sa confiance, se disant "convaincu" qu'il parviendra à surpasser la crise.
Au cours de la rencontre, Vladimir Poutine a ainsi confirmé qu'un prêt d'un milliard et demi de dollars serait accordé au Belarus, dont les difficultés économiques ont été amplifiées par la crise du coronavirus. "Nous respecterons" cet accord, a-t-il assuré. Une manne financière bienvenue pour l'homme-fort de Minsk car, rappelle la BBC, "elle permettra de payer le salaire des forces de sécurité qui le maintiennent en place".
Du point de vue de Moscou, une telle assistance constitue un manière pour le Kremlin de rappeler la profonde dépendance économique du pays européen à l'égard de son "grand frère" russe. D'autant que des sanctions occidentales sont en cours de préparation du fait des répressions.
Mais surtout, avec cette rencontre, "Loukachenko entend effrayer ses adversaires", indique le politologue basé à Minsk Artyom Shraibman, "en laissant entendre que s'ils continuent de se révolter et que les choses redeviennent violentes, ils auront affaire non seulement à lui, mais à Oncle Vladimir".
Lors de ce tête-à-tête de plus de quatre heures, le président du Belarus a aussi confirmé à Vladimir Poutine "son intention d'apporter des modifications à la Constitution". Ce projet, soutenu par Moscou mais dont les contours restent flous, est le seul compromis évoqué par Minsk pour sortir de la crise politique.
Le président biélorusse avait dit fin août que des "spécialistes" travaillaient sur cette réforme, qui sera ensuite soumise "au référendum", laissant entendre qu'elle pourrait éventuellement mener à de nouvelles élections.
En tout cas, s'il accusait la Russie avant le scrutin du 9 août de vouloir "déstabiliser" son pays, Alexandre Loukachenko a effectué depuis un virage à 180 degrés pour obtenir le soutien russe face aux manifestations massives, qui font selon lui partie d'un complot occidental. En se rendant finalement à Sotchi ce lundi, Alexandre Loukachenko semble bien avoir joué son va-tout.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte