"Se débarrasser" des chefs du Hamas mettrait fin à la guerre à Gaza, déclare Netanyahu

La tension ne faiblit pas au Proche-Orient, alors que les fronts diplomatiques, militaires et humanitaires s'enchevêtrent dans une crise toujours plus complexe. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi 13 septembre que l'élimination des dirigeants du Hamas palestinien mettrait fin à la guerre à Gaza. Cette déclaration intervient à la veille d’une visite en Israël du secrétaire d’État américain Marco Rubio.

Cette visite est annoncée malgré le mécontentement exprimé par le président américain Donald Trump après une attaque israélienne ciblant des responsables du Hamas au Qatar, un allié stratégique des États-Unis. Cette attaque sans précédent, menée mardi par Israël, visait des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe résidentiel au cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Cette attaque ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, notamment de l'impact que cela pourrait avoir", a déclaré Marco Rubio à des journalistes avant de s’envoler pour Tel Aviv.

Un soutien américain réaffirmé

Selon le département d’État, le secrétaire Rubio se rend en Israël pour réaffirmer le soutien américain, alors que plusieurs pays s’apprêtent à reconnaître un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque meurtrière lancée par le Hamas sur le sol israélien, Israël a engagé une vaste offensive pour démanteler l’organisation islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

"Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar se moquent du sort des habitants de Gaza", a affirmé Benjamin Netanyahu sur X. "Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu afin de prolonger indéfiniment la guerre. Se débarrasser d’eux permettrait d’éliminer le principal obstacle à la libération de tous nos otages et à la fin de la guerre." Cependant, cette position est loin de faire l’unanimité. Le Forum des familles d’otages israéliens retenus à Gaza estime au contraire que Benjamin Netanyahu est lui-même un obstacle à la résolution du conflit.

"L'opération menée au Qatar a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il existe un obstacle au retour des otages et à la fin de la guerre : le Premier ministre Netanyahu. Chaque fois qu'un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote", déplore un communiqué du Forum.

Une population prise au piège

Sur le terrain, la situation humanitaire continue de se dégrader. Dans la bande de Gaza, affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l’armée israélienne a intensifié son offensive sur Gaza-ville, l’un des derniers bastions supposés du Hamas. Selon la Défense civile locale, au moins 32 personnes ont été tuées lors des dernières frappes.

L’armée israélienne affirme que plus de 250.000 habitants ont fui la ville, mais les chiffres sont contestés. Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, évoque un chiffre bien plus bas : seulement 68.000 personnes auraient pu évacuer. D’après les Nations unies, environ un million de Palestiniens vivent toujours dans et autour de la ville de Gaza, où les conditions sont de plus en plus critiques.

Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à évacuer vers le sud. Mais cette solution est loin d’être viable pour beaucoup. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a confirmé la poursuite des opérations en déclarant : "L’ouragan continue de frapper Gaza. La tour de la terreur Burj al-Nour a été détruite."

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