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Attentats en Tunisie : un an après Sousse, le pays est-il encore une cible de choix de Daesh ?

ÉCLAIRAGE - En un an, le pays a essuyé quatre attaques terroristes sanglantes, et certains estiment que la Tunisie reste une cible favorite des hommes de l'État islamique.

Quelques jours après l'attentat qui a fait 39 morts et 39 blessés le 26 juin 2015, la police tunisienne surveille la plage de Sousse
Quelques jours après l'attentat qui a fait 39 morts et 39 blessés le 26 juin 2015, la police tunisienne surveille la plage de Sousse
Crédit : FETHI BELAID / AFP
Cécile De Sèze
Cécile De Sèze
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La Tunisie a beaucoup souffert des attentats terroristes en 2015. Avec trois attaques meurtrières l'an dernier, plus un nouvel assaut en mars 2016, le pays est une des victimes favorites de Daesh. Il y a un an jour pour jour, il essuyait la plus violente attaque jihadiste de son histoire sur la plage de Sousse, où 39 personnes ont trouvé la mort et autant on été blessées, le 26 juin 2015. 

Principalement des touristes britanniques venus se détendre au bord de la mer et profiter du soleil. Des vacances qui se sont transformées en véritable cauchemar. Le sable en véritable bain de sang. Douze mois plus tard, la menace ne semble pas avoir baissé, plutôt l'inverse. D'après une revue américaine spécialisée dans la politique internationale et le renseignement, National Interest, la Tunisie est encore au centre du viseur de l'organisation terroriste et serait même sa prochaine cible

Une cible à relativiser

Selon le magazine, il y aurait une volonté de la part de l'État islamique (EI) d'établir un "califat global" en Tunisie. D'où les attentats qui se sont multipliés, et récemment encore à Ben Gardane, le 7 mars dernier. National Interest croit savoir que la "prochaine attaque terroriste d'ampleur" aura lieu sur le sol tunisien. Il participerait ainsi à la déstabilisation du territoire en touchant directement le tourisme, et donc l'économie du pays. Car pour la revue, le moment n'est pas propice tant que le pays est si stable et capable de riposter militairement mais l'opération serait en bonne voie vu que les revenus du tourisme - au cours des deux premiers mois de l'année 2016 - étaient en chute de 54% par rapport à la même période un an plus tôt. 

"Dans l'idée c'est possible", répond Wassim Nasr, auteur de État islamique, le fait accompli (Plon) joint par RTL.fr, qui nuance tout de même ses propos. Selon le spécialiste des mouvements jihadistes et journaliste à France 24, l'EI n'a "pas besoin de la Tunisie pour être global", d'ailleurs, il ne considère pas vraiment que le pays soit une cible de choix de Daesh. "La Tunisie n'est pas une cible prioritaire, en tout cas moins que le Nigeria, la Libye, la Syrie, l'Irak... Elle n'est pas plus ciblée que d'autres zones où ils sont bien installés". Si on parle beaucoup du pays et de ses blessures liées aux attentats, c'est "parce que l'on est ethnocentré et que des occidentaux sont morts dans ces attaques", soupire-t-il. Mais en comparant également les attentats en Tunisie à ceux de Paris, Wassim Nasr fait remarquer qu'ils y ont mis beaucoup moins de moyens qu'en France. "Quand ils sont déterminés, ils mettent les moyens, et là ils ne sont pas à leur investissement maximum en ce qui concerne la Tunisie", ajoute-t-il. 

Un terreau néanmoins fertile

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