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Attentat antisémite de Sydney : victimes, assaillants, réactions… Ce que l'on sait de l'attaque qui a fait au moins 15 morts

Un père et son fils ont ouvert le feu à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes dimanche 14 décembre. Selon la police, les deux assaillants ont tué 15 personnes, âgées de 10 à 87 ans.

Des policiers patrouillent près de Bondi Beach, ce lundi 15 décembre 2025.

Crédit : DAVID GRAY / AFP

AFP - édité par Chloé Berry

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L'Australie est en deuil ce lundi 15 décembre 2025, au lendemain d'un attentat antisémite perpétré sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont un Français, et 42 blessés. Ce dimanche soir, un deuil national a été décrété. 

Un père et son fils ont ouvert le feu à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes dimanche soir, sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanouka sur la plage mythique de Bondi, à Sydney. 

L'attaque a été qualifiée d'acte "terroriste" par la police et les autorités australiennes dès dimanche soir. Ce lundi, le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé de nouveau un "acte purement maléfique, antisémite et terroriste". Le gouvernement australien s'est déclaré être favorable à une législation plus stricte en matière d'armes.

Ce lundi matin, le parquet antiterroriste français a indiqué ouvrir une enquête, pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la Direction nationale de la police judiciaire. "Le principal objectif est de permettre aux victimes et à leurs proches qui résideraient en France d'avoir accès aux informations relatives à l'avancement des investigations conduites par les autorités judiciaires françaises et australiennes", indique le communiqué. 

Que s'est-il passé ?

Les services d'urgence ont répondu à de premiers appels vers 18h47 (8h47, heure de Paris), signalant des coups de feu sur la plage de Bondi, la plus célèbre d'Australie, habituellement très fréquentée pendant le week-end par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs. 

"Nous avons entendu les coups de feu (…) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans. Les tirs se sont produits alors que la plage accueillait une célébration de Hanouka, fête juive des "lumières", à laquelle, d'après les autorités, environ 1.000 personnes participaient. 

Sur la plage de Bondi, des sauveteurs en mer qui n'étaient pas en service ont également surgi pour tenter de sauver des enfants. D'autres sauveteurs ont prodigué les premiers soins à des blessés, a témoigné Steven Pearce, du club Surf Life Saving New South Wales. Une femme enceinte, qui avait ses premières contractions, après s'être réfugiée dans le club de surf, a été emmenée à l'hôpital pour accoucher, selon lui.

Des effets personnels sont encore sur le sable de la plage mythique, tachés de sang, une vingtaine d'heures après la tuerie.

15 victimes, âgées de 10 à 87 ans

Selon la police, les deux assaillants ont tué 15 personnes, âgées de 10 à 87 ans. La fillette de dix ans est décédée à l'hôpital. Un ingénieur informatique français de 27 ans, Dan Elkayam, compte également parmi les morts, selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Ce passionné de foot était expatrié en Australie depuis un an.

Les organisations juives locales ont par ailleurs identifié parmi les victimes un rabbin né à Londres, Eli Schlanger, 41 ans, pleurant la perte d'un représentant de la communauté qui avait contribué à l'organisation du rassemblement. 

L'organisation juive hassidique Chabad a également déclaré qu'Alex Kleytman, survivant de l'Holocauste, avait également été tué. "Originaire d'Ukraine et survivant de l'Holocauste, il accompagnait sa femme Larisa. Il est mort en la protégeant des balles du tireur", a déclaré l'organisation dans un communiqué. 

42 personnes ont été hospitalisées pendant la nuit, dont cinq dans un état critique. Parmi elles, se trouvent deux policiers blessés lors d'un échange de coups de feu avec les tireurs. Un jeune franco-néerlandais se trouverait parmi les blessés, selon le ministère des Affaires étrangères, comme l'a appris RTL ce lundi matin. 

Un père et son fils comme assaillants

Les assaillants étaient un père et son fils, prénommés Sajid et Naveed Akram, selon la police de l'État de Nouvelle-Galles-du-Sud, dont Sydney est la capitale. Le premier, 50 ans, a été abattu par des policiers, le second, 24 ans, est blessé et hospitalisé dans un état critique. La police a déclaré que les deux hommes avaient utilisé "des armes à longue portée pour tirer sur la foule". 

Le fils, citoyen australien de naissance selon le ministère de l'Intérieur, était soupçonné d'être étroitement lié à un membre du groupe État islamique (EI), arrêté en juillet 2019 et condamné pour avoir préparé un acte terroriste en Australie. 

Son père était arrivé pour la première fois en Australie avec un visa étudiant en 1998, a déclaré lundi le ministre de l'Intérieur Tony Burke aux journalistes. En 2001, il a obtenu un visa accordé aux partenaires de citoyens australiens ou résidents permanents. Ce quinquagénaire était titulaire d'un permis pour six armes à feu, qui, selon la police, auraient toutes été utilisées dimanche. 

Si les autorités ne pensent pas que d'autres personnes soient impliquées, des enquêteurs antiterroristes estiment que les deux tireurs avaient prêté allégeance à l'organisation jihadiste, selon la chaîne publique ABC. Des hauts responsables ont déclaré à la chaîne australienne que deux drapeaux de l'EI avaient été trouvés dans la voiture des auteurs de l'attaque sur la plage. 

Un héros dans le chaos… et un homme accusé à tort

Dans le sillage de cette funeste actualité, un vendeur de fruits a réussi à redonner un peu de baume au cœur aux Australiens. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre un homme de 43 ans qui avance avec audace vers l'un des tireurs qui lui tourne le dos, l'agrippe par le cou, le maîtrise et lui arrache son fusil. Cet homme s'appelle Ahmed al Ahmed. Il a été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, du Premier ministre australien Anthony Albanese à Donald Trump. 

Un autre homme aurait, quant à lui, été victime de l'attaque a posteriori. Un habitant de Sydney dit avoir reçu des menaces de mort et se sentir "terrifié" à l'idée de quitter son domicile, après que sa photo a été largement diffusée et mal interprétée par les internautes comme l'assaillant de la plage de Bondi.  Des photos d'un homme portant le maillot vert de cricket du Pakistan ont circulé sur les réseaux sociaux, des utilisateurs l'accusant d'être celui qui "a perpétré l'attaque terroriste". 

La photo avait été prise sur le profil Facebook d'un autre Naveed Akram, qui a imploré lundi, dans une vidéo publiée par le consulat du Pakistan à Sydney, que l'on mette fin à la désinformation.  "Je ne pouvais même pas dormir la nuit dernière", a-t-il déclaré, qui explique avoir supprimé tous les "terribles" messages qu'il a reçu. Il rapporte également que sa famille, qui se trouve au Pakistan, a été contacté. 

De nombreuses réactions

Des dirigeants de la planète ont condamné avec force cette attaque. Le président américain Donald Trump a qualifié l'attentat de "terrible" et "purement antisémite". La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde". 

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes". Son Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas". Le chef de la diplomatie israélienne Gidéon Saar a exhorté son homologue australienne Penny Wong à "agir fermement" contre l'antisémitisme. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité. 

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