Trente personnes ont été blessées, jeudi 13 février à Munich, en Allemagne, lorsqu’un Afghan de vingt-quatre ans a foncé dans la foule au volant d’une voiture. Le chancelier Olaf Scholz a dénoncé un "attentat terrible" et a promis d'expulser l'auteur présumé.
Vers 10 h 30, jeudi 13 février, un véhicule de la marque Mini Cooper s'est approché de l'arrière du cortège d'une manifestation réunissant mille personnes et organisée à l'appel du syndicat Verdi, qui représente des agents de la fonction publique. Selon les premiers éléments révélés par les autorités, le conducteur a alors doublé un véhicule de police avant de foncer sur les manifestants. L’attaque a eu lieu sur Seidlstraße, une large artère de la capitale bavaroise.
Le conducteur du véhicule a été neutralisé par les forces de l’ordre. "La police a tiré sur le véhicule", indique un représentant des forces de l’ordre lors d’un point presse à la mi-journée. Le conducteur a été interpellé sur place. Selon le dernier bilan de la police, 30 personnes ont été blessées, dont plusieurs sont encore "entre la vie et la mort", selon le maire de Munich, Dieter Reiter. Huit personnes sont "très grièvement blessées" et "huit autres gravement", a-t-il ajouté. Des enfants font également partie des blessés, dont un avec un pronostic vital engagé.
Le conducteur de la voiture est un Afghan de 24 ans. Farhad N. serait né à Kaboul en 2001 et serait arrivé en Allemagne en 2016. Il était connu des services de police pour des affaires de drogue et de vol à l'étalage. Sa demande d'asile avait été rejetée, mais comme il avait trouvé un emploi comme vigile dans un magasin, il avait le droit de rester. L’homme vivait depuis, selon sa dernière adresse connue, dans un quartier de Munich.
Selon la chaîne de télévision publique bavaroise BR, l'homme, qui aurait participé à des compétitions de culturisme, a diffusé mercredi sur son compte Instagram un message - entretemps effacé - disant "Oh Allah, protège nous toujours". La police a parlé d'"indices d'un contexte extrémiste" concernant le jeune Afghan. Mais le ministre bavarois de l'Intérieur, Joachim Hermann, a affirmé qu'il était encore "trop tôt" pour se livrer à des "spéculations". Les enquêteurs passent au peigne fin le téléphone du suspect et ses messages sur les réseaux sociaux. Ils ont aussi perquisitionné son logement.
Selon les autorités locales, cet acte ne semble pas lié à la Conférence sur la Sécurité de Munich qui s'ouvre vendredi 14 février et qui rassemble des personnalités mondiales de la défense et de la diplomatie.
L'attaque survient à dix jours d'élections législatives dans le pays, qui auront lieu le 23 février, pour lesquelles les sondages promettent au parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) une spectaculaire percée. Le mouvement anti-migrants est donné à plus de 20 %, en deuxième position derrière l'opposition conservatrice. La campagne électorale allemande est marquée par une très forte polarisation sur les questions d'immigration et de sécurité intérieure, après plusieurs attaques meurtrières récentes commises par des étrangers.
Le gouvernement, accusé de laxisme par l'opposition, a annoncé qu'il allait "tout faire" pour expulser davantage d'Afghans vivant en Allemagne et condamnés en justice. "Ceux qui viennent dans notre pays et commettent des crimes doivent être sévèrement punis et ensuite expulsés, même dans des pays difficiles", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser. Et "cela va aussi arriver à cet homme", a assuré dans la soirée à la télévision publique le chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé sa "pleine solidarité et l'amitié des Français" envers les victimes d'une "attaque terrible".
L'attentat survient dans le sillage de plusieurs attaques meurtrières en Allemagne, qui ont suscité une vive émotion dans l'opinion et placé la question de l'immigration et de la criminalité au premier rang des thèmes de la campagne électorale. Fin décembre, un Saoudien avec le statut de réfugié, souffrant de problèmes psychiatriques, avait déjà foncé à bord d'une voiture sur la foule d'un marché de Noël, faisant six morts et quelque 300 blessés.
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