Les talibans ont annoncé mardi la formation de leur nouveau gouvernement, qui inclut notamment des cadres historiques de l’organisation et des inconnus, mais aucune femme et peu ou pas de minorités ethniques. Trois semaines après la chute de Kaboul, l’emprise des talibans sur le pays semble désormais totale.
Des manifestations ont eu lieu sporadiquement dans tout le pays ces dernières semaines et plus particulièrement mardi. Deux personnes auraient été tuées et quatre autres blessées à Herat tandis qu’à Kaboul les talibans ont violemment dispersé la foule avec des tirs de sommation.
La journée de mardi aura été particulièrement tendue, avec des scènes absolument incroyables, notamment devant l’ambassade du Pakistan. Un groupe d’une centaine de femmes, parfois à peine majeures, qui criaient des slogans et brandissaient des pancartes face à une marée de talibans armés jusqu’aux dents. Elles ont fait preuve d’un courage inouï.
Malgré les intimidations et les tirs de sommation elles ont tenu bon et ont continué à protester contre les talibans mais aussi le Pakistan, considéré comme un soutien du mouvement islamiste.
"Nous voulons la liberté ; la liberté, la liberté", pouvait-on entendre, "nous voulons la paix. Nous voulons un pays libre. Nous ne voulons que les services de renseignement Pakistanais sortent de ce pays. Partez, partez ! Nous n’avons pas peur des talibans . Nous n’avons pas peur de leurs armes. Nous allons nous battre".
Et elles ont aussi, avec beaucoup de courage, manifesté pour leurs droits, comme cette jeune activiste kabouliote : "nous sommes venus ici pour protester parce que nous voulons nos droits. Mais les talibans ne nous laissent pas en avoir. Les femmes devraient être autorisées à faire partie du gouvernement
Les talibans semblaient complètement dépassés par la situation et réagissaient n’importe comment et dangereusement en tirant dans tous les sens, comme s'ils étaient choqués que ces femmes refusent de leur obéir.
Petit à petit le nouveau régime semble enfermer le pays sous une chape de plomb avec de nouvelles mesures restrictives, notamment pour les femmes. C’est le cas notamment dans l’enseignement supérieur. La rentrée universitaire a eu lieu lundi et désormais garçons et filles doivent être séparés, comme à l'université de Kaboul où un grand rideau beige a été installé au milieu des classes pour séparer les deux sexes.
Alors évidemment les étudiants sont frustrés et en colère, comme Bahara, 18 ans, étudiante en journalisme : "nous n’arrivons pas à comprendre ces nouvelles règles. J’ai du mal à croire la situation dans laquelle on se trouve. La plupart des pays vont de l’avant mais nous, nous reculons". Ces étudiants craignent surtout que les talibans ne s’arrêtent pas là et imposent encore de nouvelles règles toujours plus liberticides.
Et la formation d'un gouvernement taliban n'est pas une annonce qui devrait calmer les manifestants. Les talibans avaient promis un gouvernement inclusif et finalement on comprend qu’il n’y aura ni femmes ni minorités ni même vraiment de diversité au niveau des partis politiques.
Ils ont fait le choix d’adopter une ligne dure et il est certain que pour toute une partie de la population c’est tout simplement inacceptable. La conquête territoriale du pays par les Talibans a été fulgurante mais conquérir les Afghans et les Afghanes sera une bataille peut-être bien plus difficile.
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